Remplaçant ou remplacé : vos histoires

Le jour où je l'ai laissé partir

Publié le 07/08/2013

corbillard

J'ai remplacé un médecin de campagne quelques week-ends pour assurer sa consultation du samedi matin et un passage matin et soir au domicile d'un vieil homme. Depuis son AVC, 4 ans auparavant, son état de conscience était très limité et il restait au lit en flexum des bras et jambes. Sa femme et une IDE s'occupaient de lui.

Je n'ai jamais très bien su pourquoi il fallait passer à son domicile deux fois par jour : compassion, intérêt financier ? Mais je le faisais consciencieusement, bien que je trouvais la situation particulièrement anxiogène, voire malsaine.

Et un samedi soir, alors que je remplaçais, ce vieil homme a fait une fausse route. Je n'ai pas appelé le Samu et je l'ai laissé partir, en accord avec sa femme.

Bien sûr, je me suis faite sermonner par le médecin et il n'a plus jamais fait appel à moi. Mais je pense que j'ai fait ce jour là ce qu'il fallait pour cet homme et cette femme.