Si tout va bien, c’est dans le courant de 2010 que quelques chanceux patients pourront ouvrir les premiers dossiers médicaux. C’est en tout cas ce qu’a promis Roselyne Bachelot en mars dernier, après avoir déjà assuré en juin 2008 la mise sur pied d’un « DMP socle » pour la fin de 2009. Cependant, la dernière relance du DMP (soit la quatrième depuis 2004) semble désormais partir sur des bases plus solides. Depuis sa création en juillet dernier, l’ASIP-santé (Agence des systèmes d’information partagés de santé) planche sur du concret : les référentiels d’interopérabilité (pour que le dossier puisse être utilisé par tous les professionnels), l’identifiant national de santé (pour permettre une clé d’entrée sécurisée pour l’assuré) et développe des maîtrises d’ouvrage territoriales. Le DMP qui s’écrivait à l’origine avec un P comme « partagé » se prononce aujourd’hui avec un P comme « personnel ». Avec Rolselyne Bahcelot, plus question surtout d’imposer des baisses de remboursement pour les patients qui y seraient réfractaires comme initialement prévu dans la loi d’août 2004. Mais pas question en revanche pour les médecins de s’y soustraire.
Lors du vote de la loi, Philippe Douste-Blazy promettait un DMP pour tous en 2007 avec à la clé 3,5 milliards euros d’économies par an. À quoi faut-il imputer aujourd’hui un tel retard ? Avec le recul, il semble que c’est pendant la période d’expérimentations en 2006 puis d’appel à projets en 2007 que les ratés se sont accumulés. En particulier, les généralistes expérimentateurs sont restés sur leur faim. Le DMP s’est trouvé confronté « à des difficultés liées à son environnement : systèmes d’information non communicants, organisation des soins cloisonnée, offre industrielle dispersée et non cohérente, gouvernance éclate » juge avec le recul l’ASIP aujourd’hui. Pourtant, à la mi 2006, l’objectif de généralisation reste toujours 2007 mais en rendant néanmoins le DMP facultatif pour les patients. Pour autant, il ne déclenche toujours pas l’enthousiasme des foules. Et le long et épineux débat du « masquage du masquage » des données par le patient ne fait que ralentir encore le mouvement. À son arrivée au ministère, Roselyne Bachelot reconnaît l’évidence et propose de tout remettre à plat. Plus réalistes, les pouvoirs publics reconnaissent désormais que la généralisation réelle du DMP pourrait s’étaler sur presque une dizaine d’années.
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