Rhumatologie 2001-2009

Une spécialité qui bouge

Publié le 18/12/2009
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L’objectif est de prendre de vitesse les processus pathologiques destructeurs.

Les biothérapies des rhumatismes inflammatoires

Pour le Pr Thierry Thomas, « c’est ce qui a le plus bougé dans notre spécialité ». L’avènement des biothérapies avec les anti-TNF alpha a été la deuxième révolution après l’introduction du méthotrexate il y a 20 ans. Les biothérapies ont métamorphosé l’approche des rhumatismes inflammatoires. Elles ont permis l’élaboration d’un nouveau discours auprès des malades dont la plupart apprennent leur diagnostic en pleine vie active et professionnelle. Aujourd’hui, on poursuit deux objectifs : d’abord, mettre la maladie en rémission. Autrement dit, avoir une vie comparable à celle précédant le diagnostic. Ensuite, on va chercher à bloquer l’évolution structurale et la dégradation des articulations. Corollaire : il faut agir le plus tôt possible, c’est à dire prendre la maladie de vitesse. D’où une stratégie très efficace avant même que l’on soit sur du diagnostic. Dès qu’il existe une forte présomption de PR, à savoir un rhumatisme inflammatoire symétrique durant plusieurs semaines, un avis rhumatologique spécialisé est requis. A ce titre, le médecin généraliste joue un rôle d’alerte très important. L’évolution des paramètres biologiques contribuent à la précocité du diagnostic. Il en ainsi des anti-corps citrullinés, marqueurs spécifiques et plus précoce que le facteur rhumatoïde dans le but d’une identification rapide.

Le recul objectif des fractures

Il faut souligner le fait que nous disposons de plusieurs molécules aux propriétés différentes qui permettent d’étoffer les stratégies de traitement de l’ostéoporose. L’ostéodensitométrie mieux reconnue se place au cœur du processus décisionnel et elle va de pair avec la prise en compte des facteurs de risque qui sont nettement mieux identifiés. Un des signes objectifs attestant d’une meilleure prise en charge est l’infléchissement des courbes d’incidence fracturaire qui apparaît comme le meilleur marqueur global en population générale dans plusieurs pays. En France, le recul de l’incidence des fractures est un peu moins marquée mais il est positif de noter qu’il n’y a pas eu l’explosion redoutée des fractures telle qu’on le prédisait dix ans auparavant.

La cancérologie plus accessible

Nous sommes amenés à prendre en charge le myélome et l’arrivée de Velcade®, inhibiteur du proteasome a amélioré la réponse thérapeutique. Il peut être utilisé en première ligne de traitement ou en pré-greffe de moelle. Il peut également soigner les rechutes fréquentes au cours du myélome avec d’excellents résultats en rémission. Avec ce produit, on a augmenté le nombre d’années de vie de bonne qualité. Le myélome prend ainsi le visage d’une maladie chronique.

Côté imagerie

L’échographie a fait une entrée massive dans la panoplie de compétences des rhumatologues. Les jeunes rhumatologues se forment tous à cette technique qui est une excellent complément à la clinique. La technique d’échographie a un grand intérêt diagnostique par exmple dans les rhumatismes inflammatoires et dans le guidage des gestes diagnostiques et thérapeutiques. La Société française de rhumatologie a soutenu cette démarche et à aidé à l’acquisition de matériel.

L’essentiel pour Thierry Thomas (CHU de Saint-Etienne)

Les avancées majeures : incontestablement, ce sont les anti-TNF alpha.

Une nouvelle molécule, le dénosumab va s’adresser à des populations

à risque plus faible. Dans les rhumatismes inflammatoires, les protocoles vont viser à traiter très fort d’emblée avec l’espoir d’évoluer vers des traitements plus légers une fois l’inflammation bien contrôlée. Cette

approche se situe à l’inverse d’une stratégie progressivement croissante.

Objectif 2020 : Avoir un traitement de l’arthrose qui bloque le processus dégénératif. »

Dr Muriel Gevrey

Source : Le Généraliste: 2509