Cardiologie 2001-2009

Une décennie palpitante

Publié le 18/12/2009
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Les techniques interventionnelles comme la rythmologie ont connu des évolutions constantes.

La resynchronisation par Pace Maker multisite dans l’insuffisance cardiaque

L’étude CARE-HF a prouvé le bénéfice en termes de morbimortalité de ce dispositif dans les insuffisances cardiaques ayant un asynchronisme ventriculaire. La stimulation multisite, lorsqu'elle est indiquée, améliore les symptômes et les paramètres fonctionnels de l'insuffisance cardiaque et réduit le risque de survenue de décompensation cardiaque.

Les défibrillateurs automatiques implantables

Ils ont montré leur bénéfice en prévention primaire ou secondaire de la mort subite. Ils ont leur place dans certaines cardiopathies, de troubles du rythme graves, en post-infarctus et dans l’insuffisance cardiaque.

Les nouveaux anticoagulants dans la fibrillation auriculaire (étude RELY)

Le dabigatran est un antithrombine oral qui a été évalué en prévention des AVC chez les patients en fibrillation atriale dans l’étude RELY et qui constitue une alternative au moins aussi sûre et, à forte dose, plus efficace que les AVK sans nécessiter de surveillance biologique. De nombreux autres anticoagulants oraux sont en cours d’étude pour se substituer aux antivitamines K dans leurs indications, parmi lesquels le rivaroxaban, l’apixaban, l’edoxaban.

L’ablation de la fibrillation auriculaire

Elle permet la restauration définitive du rythme sinusal en évitant le recours aux anti-arythmiques. L'ablation par radiofréquence est indiquée après échec d'au moins un antiarythmique. Des études récentes ont montré la supériorité de l'ablation en comparaison au traitement anti-arythmique chez des patients

présentant une FA paroxystique.

Les stents actifs

En dix ans, l’angioplastie n’a cessé de se déployer dans des indications de plus en plus large. Aujourd’hui, elle arrive à maturité et les stents actifs ont démontré des résultats cliniques supérieurs aux stents nus en termes de revascularisation. Les inquiétudes sur leur innocuité à long terme semblent, après une période d’inquiétude sur les thromboses de stent, se dissiper. Grâce à ces progrès, il y a désormais une place importante pour l’angioplastie coronaire dans la prise en charge des lésions pluritronculaires, des sténoses du tronc commun.

L’étude COURAGE

Le remplacement valvulaire aortique percutané

L’équipe du Dr Alain Cribier (Rouen) est pionnière d’une technique miniaturisée qui permet aux patients inopérables de bénéficier d’un remplacement valvulaire lors de sténoses aortiques serrées. La valve enfermée dans un dispositif compact est acheminée soit par rétrograde aortique après cathétérisme artériel périphérique soit par voie transapicale.

La pharmacogénomique des médicaments cardiovasculaires

Elle permet surtout d’expliquer la variabilité de réponse aux traitements. Selon le profil génétique, la réponse aux antivitamines K, à certains antiplaquettaires ou à d’autres médicaments cardiovasculaires (statines ou IEC) peut être très différente. Nous sommes peut être à l’aube d’une ère de médecine personnalisée.

Les biomarqueurs en cardiologie (troponines, BNP, CRP ultrasensible).

Ils ont une valeur à la fois diagnostique et pronostique. Ils permettent de mieux définir la stratification du risque des patients.

L’explosion de l’imagerie non-invasive

De plus en plus de techniques connaissent des progrès technologiques,

qu’il s’agisse notamment du scanner ou de l’IRM. La définition des images s’améliore et des perfectionnements techniques réduisent la quantité d’irradiation.

L’essentiel pour le Pr Philippe-Gabriel Steg (hôpital Bichat, Paris)

L’avancée majeure : l’étude COURAGE car elle a amené à repenser la place exacte et le bénéfice des techniques de revascularisation dans la maladie coronaire.

Ce qui se profile: la manipulation des mécanismes de pré- et post-conditionnement myocardique pour rendre

le myocarde résistant à l’ischémie et la mise au point de médicaments qui assurent une protection cardiovasculaire en élevant le HDL cholestérol.

Objectif 2020 : « Des médicaments qui empêchent la thrombose

sans faire saigner (on y est presque). »

Dr Muriel Gevrey

Source : Le Généraliste: 2509