Le rôle des particules PM10, de l'ozone et du dioxyde d'azote dans la mortalité cardiovasculaire est connu depuis plus de 20 ans. Ces données viennent d'être renforcées par une étude italienne présentée à
l'Acute Cardiac Care Congress 2013. Celle-ci met en évidence un lien fort entre le niveau de PM10, la mortalité cardiovasculaire (majorée de 3% pour chaque augmentation des PM10 de 10µg) mais aussi les hospitalisations pour SCA, insuffisance cardiaque, FA paroxystique, arythmies ventriculaires. Une observation problématique, car « le seuil de tolérance pour les PM10 a été fixé en Europe à 50 µg/m3 alors que les conséquences néfastes sur le système cardiovasculaire surviennent à des niveaux inférieurs », déplore le Pr Savina Nodari (cardiologue, université de Brescia, Italie).
Le port des défibrillateurs automatiques implantables permet maintenant (grâce aux enregistrements) de mettre en parallèle les pics de pollution avec la survenue d’évènements rythmiques. La pollution semble aussi augmenter les AVC et leur mortalité, mais les résultats sont discordants selon les pays (sans doute du fait du nombre plus réduit de défibrillateurs et d’une moins bonne tenue des registres selon les pays).
Deux mécanismes au moins sont mis en cause. D’une part, l'inflammation et le stress oxydatif qui favorisent l'altération des parois vasculaires, l'athérosclérose précoce ainsi que la cascade thrombotique. D’autre part, la dérégulation du système nerveux autonome qui serait responsable des anomalies du rythme cardiaque et de l'élévation de la pression artérielle.
Une responsabilité dans les cardiopathies congénitales
Enfin, une étude présentée lors du congrès de l'American Heart Association 2013 souligne la corrélation entre le nombre de malformations cardiaques congénitales au Canada et les taux annuels des émissions de polluants industriels auxquels étaient exposées les mères pendant la grossesse. Et la réduction de la pollution industrielle ces dernières années s'est accompagnée d'une diminution de l'incidence de ces cardiopathies.
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