Même si l'allaitement maternel est toujours privilégié par les professionnels de santé, les laits infantiles offrent une – ou plutôt de très nombreuses – alternatives intéressantes. La recherche dans ce domaine a conduit à modifier largement ces préparations qui bien que ne reproduisant pas le lait maternel, essaient toujours plus de s'en rapprocher. « Le progrès le plus récent apporté aux laits infantiles a été de ramener leur teneur en protéines à 1,2g/100 ml, soit un taux très proche de celui du lait de femme », indique le Pr Vidhailet.
Progrès récents
« D’autres progrès récents utiles ont été l’introduction des homologues des acides gras polyinsaturés à longue chaîne (DHA, acide arachidonique...) nécessaires à la maturation cérébrale et rétinienne, ainsi que celle des prébiotiques et des probiotiques pour leur possible intérêt face au risque infectieux. De la taurine (un acide aminé), et des oligosaccharides (actifs vis-à-vis du risque infectieux), présents naturellement dans le lait maternel, ont ainsi été ajoutés aux laits infantiles, précise le Pr Vidailhet. Mais les bénéfices
de l’adjonction de taurine ne sont pas démontrés quant aux oligosaccharides, leurs structures sont très spécifiques du lait de femme et ils sont différents et moins efficaces dans
les préparations industrielles. »
« Malgré les différences qui existent encore avec le lait maternel, il ne faut pas oublier que l’amélioration des laits artificiels a amené des progrès considérables pour les femmes qui ne peuvent ou ne veulent pas allaiter, et pour leurs enfants : la bonne qualité actuelle de ces laits a permis de faire disparaître le recours aux nourrices mercenaires qui était la règle au XIXe siècle, de diminuer la fréquence et la sévérité des diarrhées, de faire disparaître les toxicoses autrefois mortelles et contribué à réduire la mortalité infantile de 110‰,
au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, à 3,8 ‰ aujourd’hui », souligne le Pr Vidailhet.
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