« Sur l’aspect perte de poids, on ne peut être en faveur du jeûne, explique le Dr Jean-Michel Lecerf, de l'Institut Pasteur de Lille, car celui-ci induit une perte de masse maigre et, seulement dans une moindre mesure, de masse grasse. » De nombreuses données attestent de plus, d’une reprise de poids après une période de jeûne. « En réduisant drastiquement les dépenses énergétiques par rapport au métabolisme de base du fait de la fonte musculaire, le jeûne fait le lit de la reprise pondérale avec en premier lieu un stockage adipeux lors de la reprise de l’alimentation. Parce que la cure de jeûne implique rarement une rééducation alimentaire, elle se révèle incapable de résoudre les problèmes pondéraux. »
Cependant, « il est certain que la perte de poids rapide au moyen de la suppression de tout apport alimentaire va logiquement améliorer transitoirement une hypertension artérielle ou un diabète, reconnaît le Pr Lecerf. Mais ensuite ? ». Certaines pathologies inflammatoires sont aussi améliorées transitoirement par le jeûne comme les MICI (maladies inflammatoires chroniques intestinales) où la mise au repos du tractus digestif peut être utile en réduisant les troubles digestifs à type de diarrhée ou de douleurs abdominales. Mais, « aujourd’hui, aucune étude valable scientifique ne permet de considérer que le jeûne est une méthode thérapeutique ». En revanche, il est clairement établi que le jeûne est absolument contre-indiqué en cas d’affection coronarienne avancée, de grossesse ou d’allaitement, d’insuffisance hépatique et rénale, de maladies auto-immunes, de SEP, de diabète de type 1 et d’anorexie.
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