Une collision peu ordinaire

Publié le 04/01/2014
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Comment je suis entrée en collision avec le traîneau du Père Noël.

C'était le 25 décembre et  j'étais de garde, vous vous en doutez. A faire des libations avec des amis à la maison dans mon hameau. Rassurez-vous, je n'ai bu qu'un doigt de Champagne. Je suis appelée pour une visite de nuit dans la cambrousse.

Je laisse mes amis, et fonce sur ma petite route de campagne sans tenir compte des limitations de vitesse : la route est sèche. La nuit est sombre, le ciel pur, vaguement éclairci d'une demi-lune et d'une myriade d'étoiles, se reflète sur  les champs recouverts d'une fine pellicule de neige.

J'étais dans une longue traversée de plaine en ligne droite bordée d'un haut talus sur ma gauche, concentrée sur l'idée de mon futur malade, quand surgit  devant moi, en l'air, sur ma gauche, un objet volant, lancé à pleine vitesse, gros comme une grosse bête, un renne, forcément puisque c'est leur nuit. Freiner, braquer à gauche pour l'éviter n'a pas empêché la collision avec ce mastodonte dont j'ai vu un ventre blanc et, semble-t-il, deux grandes oreilles volant au vent. Choc brutal, calandre enfoncée à droite, voiture éborgnée, avec son phare traînant sur la route, retenu par ses câbles.

Où se trouve l'animal blessé, mort sans doute ? J'ai beau regarder partout autour, dans le grand champ au loin, je n'ai rien vu, et rien entendu non plus. Pas une trace de sang, pas un cri.

Le renne est parti, tirant son traîneau et ses clochettes, boitant peut-être un peu encore dans les airs. Le Père Noël, lui, a lancé une poudre magique qui l'a guéri sur le coup. La poudre n'a pas touché ma voiture. Dommage. Le conte aurait été complet.

Mais vous ne m'auriez pas cru.

> Dr M. G.

Source : lequotidiendumedecin.fr