L’hypertension artérielle reste la maladie chronique la plus fréquente en France. Plus de 11 millions de sujets sont hypertendus traités, mais parmi eux, seule la moitié est bien contrôlée. Et l’on estime à quelque 4 millions le nombre de sujets hypertendus qui s’ignorent.
Tous les intervenants doivent donc être mobilisés pour améliorer cette situation qui n’évolue guère depuis plusieurs années. Parmi eux, les pharmaciens bien sûr, qui peuvent être impliqués tant dans le dépistage que dans le suivi des patients traités.
Comme l’a rappelé Olivier Julien-Laferrière, pharmacien à Tours, les collaborations médecins-pharmaciens sont aujourd’hui nombreuses mais elles se font le plus souvent sur un mode non structuré. « C’est pour cette raison que la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA) et la Société française de pharmacie clinique (SFPC) travaillent de concert pour définir ce qui pourrait être fait à l’officine et pour proposer si possible à court terme des recommandations », a indiqué le Pr Jean-Michel Halimi, président de la SFHTA.
Première du genre lors des JHTA, une session commune médecins-pharmaciens a été l’occasion de présenter différentes expériences, notamment celle menée à Rennes. Un protocole d’automesure tensionnelle (AMT), financé par l’Agence régionale de santé, a en effet été mis en place au niveau des officines en collaboration avec le service de prévention cardiovasculaire du CHU de Rennes et en concertation avec l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux. Après prescription médicale de l’AMT, pour confirmation diagnostique ou suivi thérapeutique, le protocole prévoyait deux entretiens à l’officine, le prêt d’un appareil pendant 5 jours puis un compte rendu- du pharmacien vers le médecin et réciproquement. De septembre 2012 à août 2012, 994 AMT ont été prescrites par 72 médecins en coopération avec 22 pharmaciens. « Le bilan est très positif, a commenté Lucien Désert, pharmacien d’officine et directeur de l’URPS pharmaciens de Bretagne. L’AMT a en effet permis d’éliminer le diagnostic dans 40 % des cas et de dépister les hypertendus mal équilibrés par le traitement. Elle a été considérée comme non contraignante par 86 % des patients, et tous les pharmaciens et 85 % des médecins ont rapporté que l’observance était améliorée ».
D’après les communications d’Olivier Julien-Laferrière (Tours) et de Lucien Désert (Rennes)
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