Opération séduction à l’hôpital

Publié le 28/03/2013
anesthésie

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Crédit photo : S. Toubon / le Quotidien

Un rapide coup d'œil sur le nombre de postes vacants confirme que les médecins ne connaissent pas la crise de l’emploi. Parmi les 180 000 médecins salariés, libéraux, internes et faisant fonction d'interne en exercice dans les établissements de santé, le dernier rapport d'activité de l’IGAS estime que 120 000 œuvrent chaque jour dans les hôpitaux publics où un choix réel existe.

hopital_personnel289st_0.jpgPas moins de 2 387 postes étaient non pourvus fin 2012 sur les 9 800 offres présentées l’année dernière. Le centre national de gestion (CNG) qui fait circuler l'information, les affiche sur son site Internet. Les établissements de santé tendent toujours les bras à 288 anesthésistes, 42 réanimateurs, 171 gériatres, 220 médecins d'urgence, 182 médecins généralistes… Une liste sans fin (à faire rougir pôle-emploi) qui concerne aussi des spécialités de pointe où les opportunités n'étaient auparavant pas si nombreuses. Preuve en est, deux chirurgiens infantiles sont attendus dans le Calvados et en Guadeloupe, un médecin de la reproduction et de gynécologie médicale dans le Cantal et des médecins nucléaires sont « activement recherchés » à Tarbes, Béthune, Nevers et Rodez.

Des déménagements en perspective et des mouvements fortement encouragés dans la fonction publique. Le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFTP) a même signé il y a trois ans une convention avec les représentants de la fonction publique hospitalière pour faciliter cette mobilité. Un mouvement qui a bien fonctionné dans les conseils régionaux, mais face auquel le monde hospitalier paraît encore aujourd'hui rester bien étanche. En particulier pour les postes de médecins où la culture de la mobilité ne paraît pas encore avoir produit le résultat escompté.

internesstagest_0.jpgEn Nouvelle-Calédonie, le Dr Michel Cortambert, chef de service des ressources humaines 
à la direction des affaires sanitaires et sociales et des problèmes de société, déplore encore l’absence de « perméabilité » entre les fonctions publiques, du moins pour les médecins de santé publique. Au sein de la fonction publique hospitalière, les choses commencent à bouger. « Aujourd'hui, les jeunes médecins ont besoin d'être accompagnés et la Fédération hospitalière de France [FHF] qui en fait l'une de ses priorités, redouble d'efforts pour renforcer l'attractivité et la fidélisation des médecins à l'hôpital public », affirme Christine Bara, conseiller médical à la FHF. Une commission permanente va même s’y consacrer à partir du mois d'avril, sous l'impulsion du Dr Bertrand Mas et du doyen de Nancy, chargés de faire des propositions aux établissements pour accroître leur attractivité, recruter des médecins et recenser les informations utiles au ministère. Des arguments qui permettront aussi à la FHF d'appuyer les demandes de revalorisation statutaire et d'évolution des réglementations sur la gestion des personnels médicaux.


Source : lequotidiendumedecin.fr