Pour Béatrice Majnoni d’Intignano la réforme du médecin traitant est restée au milieu du gué. A entendre cette économiste on aurait du profiter de l’occasion pour introduire un paiement forfaitaire majoritaire, comme c’est le cas dans la plupart des pays européens : « 60% du revenu du médecin traitant devrait se faire à la capitation, c’est-à-dire au forfait en fonction des personnes inscrites sur leur liste. Cela favorise la continuité des soins, Et cela semble normal que les services du médecin généraliste soient gratuits et prépayés. »
Ce professeur de l’université Paris 12 estime que si la donne tarifaire n’a pas davantage évolué jusqu’alors, c’est en grande partie, « parce que les médecins sont défendus par des syndicats de spécialistes » pour lesquels le paiement l’acte est plus adapté. Et elle se réjouit de l’ouverture des jeunes à cette alternative. Elle souligne d’ailleurs que le mode de rémunération peut s’avérer franchement avantageux pour les médecins, en termes de niveau de vie, mais aussi de qualité de vie : « avec la capitation, on n’hésitera moins à donner consultation ou avis par téléphone. » Pour la collectivité, ce serait aussi tout bénéfice en termes de baisse de prescriptions. Au passage, Béatrice Majnoni d’Intignano observe que la capitation chez le généraliste aurait évité aux pouvoirs publics « d’imaginer une solution soviétique pour la vaccination anti-H1N1 : ça aurait tout simplement fait partie de l’abonnement chez le généraliste. »
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