Dr André Chassort

« Généraliser l’exercice collectif dans les campagnes»

Publié le 19/03/2010

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« Il est maintenant temps de passer du médecin généraliste omnipotent au médecin généraliste omnivalent », prévient l’ancien conseiller ordinal, André Chassort, égratignant au passage le concept sur lequel sont bâties les maisons de santé : « Dans les campagnes, le système de l’offre de soins, même libérale, doit s’appuyer sur les murs des hôpitaux locaux. Si les généralistes les quittent, on peut en trouver de nouveaux, les murs, l’administration, eux, restent. On est en train aujourd’hui de faire les choses à l’envers avec les maisons de santé », analyse ainsi le généraliste bourguignon, qui vient d’inaugurer une maison médicale dans les murs de son hôpital local. Avec trois généralistes en poste fixe, et une armée de confrères, se relayant au rythme de demi-journées. « Ils n’y seront pas installés, mais, viendront y effectuer des vacations. C’est sur cette base qu’il faut partir. Ensuite il y avec l’hôpital une convention administrative de mise à disposition de locaux publics. Et surtout, il n’y a pas de bail. Avec un bail, vous fixez un jeune, cela le panique.» Ces demi journées, sont assurées par des profils de médecins différents : « ça peut être des praticiens qui ont un autre cabinet ou des urgentistes qui ont des horaires compatibles ». La "formule Chassort" suppose également l’adaptation des patients. "S’ils veulent avoir un accès aux soins direct, organisé et automatique, sans attente, ils doivent passer par une structure. Je leurs dis : c’est la maison médicale qui va vous soigner, plus que le docteur qui est dedans », conclut ce fervent partisan d’un partenariat public-privé.

* Généraliste, ancien Secrétaire général du conseil national de l’Ordre. Auteur de « La santé à l’envers »