Comment définir l’épigénétique ?
L’épigénétique ce sont les mécanismes qui convertissent l’information génétique (génotype) en traits observables (phénotype). De fait, toutes les cellules somatiques ont la même information génétique, pourtant elles s’expriment différemment d’une cellule à l’autre.
Quels sont les mécanismes en jeu et leur implication dans la cancérogénèse ?
Ces mécanismes portent sur la méthylation de l’ADN, des modifications comme l’acétylation au niveau des histones, protéines associées à l’ADN, et sur le remodelage de la chromatine qui est la forme sous laquelle se présente l’ADN dans le noyau d’une cellule.
On a longtemps pensé que le cancer était uniquement lié à des mutations de l’ADN. Or il est aussi largement lié à des modifications épigénétiques. Le cancer est en particulier associé à une hyperméthylation ciblée des promoteurs de certains gènes accompagnée d’une hypométhylation globale de l’ensemble de l’ADN.
En quoi l’épigénétique est-elle prometteuse en cancérologie ?
L’avantage de ces altérations épigénétiques, c’est qu’elles sont potentiellement réversibles et qu’elles affectent de nombreuses cellules cancéreuses.
Elles pourraient donc constituer un marqueur indirect de cancer. Il est fort probable qu’à l’avenir les progrès technologiques vont permettre, comme les progrès du séquençage l’ont précédemment fait pour le génome, de mieux décrypter, cartographier, caractériser ces modifications épigénétiques.
Par ailleurs, elles ouvrent la voie à de nouvelles thérapeutiques. Divers agents visant à réparer ces erreurs épigénétiques – modulant l’acétylation des histones et/ou la méthylation de l’ADN – sont déjà en cours d’étude. Et en association avec la chimiothérapie, l’immunothérapie et même la radiothérapie, on a observé des résultats très prometteurs.
Entretien avec le Pr Dominique Bellet, Institut Curie, Paris
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