En France, en 2011, on a dénombré 12 000 nouveaux cas de cancer du poumon chez la femme. C’est donc aujourd’hui le 3e cancer féminin derrière les cancers du sein et colorectal. Mais les facteurs de risque diffèrent avec le sexe. En particulier, à tabagisme égal, le risque de cancer du poumon est supérieur chez la femme. Beaucoup d’arguments plaident pour une participation hormonale.
En épidémiologie, plusieurs registres européens ont mis en évidence un surrisque de cancer du sein et de l’ovaire lors de cancer pulmonaire. En particulier chez les femmes jeunes, ce qui conforte la thèse hormonale. En outre, les cancers pulmonaires sont souvent plus avancés avant la ménopause. Et le traitement hormonal de la ménopause est lié dans certaines études à une augmentation du risque. D’un point de vue biologique, le rôle du récepteur aux œstrogènes (RE) dans la prolifération cellulaire est bien démontré in vitro. Il existe en outre des récepteurs aux estrogènes dans les cancers pulmonaires et des interactions entre EGRF et RE.
Enfin, en clinique, une étude pilote menée sur 22 femmes ménopausées traitées par un anti-œstrogène (fulvestrant) associé à un anti-tyrosine kinase (gefitinb) a donné des résultats encourageants en termes de survie. Du coup, une plus large étude (LADIE) associant anti-œstrogène et anti-tyrosine kinase a été lancée par l’intergroupe de cancérologie thoracique dans les adénocarcinomes pulmonaires de la femme ménopausée.
« On pourrait s’acheminer vers une prise en charge différenciée du cancer du poumon selon le sexe », conclut Virginie Westeel (CHRU de Besançon).
V Westeel. Les cancers du poumon de la femme.
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