Les chiffres de CACTUS donnent à réfléchir. Seulement 21 % des goutteux ont une uricémie inférieure à 60 mg/l (360 micromol/l). « Autrement dit quatre sur cinq ne sont pas dans les objectifs thérapeutiques, reformule le Pr René-Marc Flipo (président de la Société Française de Rhumatologie). 16 % sont entre 60-69 mg/l et 50 % sont dans la fourchette 70-89 mg/l ! ». De plus, 27 % des goutteux consomment régulièrement de la bière alcoolisée ou non, et 11 % consomment quotidiennement des sodas non light. Or, si 98 % des patients goutteux ont bénéficié de recommandations hygiéno-diététiques, moins d’un médecin sur deux (40 %) met en garde le malade contre la consommation de sodas. Par ailleurs, concernant le traitement dans CACTUS, les accès aigus ont été traités majoritairement par Colchicine ou AINS avec une part très marginale de la corticothérapie générale (1 %). « 81% avaient déjà reçu un traitement hypo-uricémiant antérieur de type allopurinol et, contrairement aux recommandations, pour 47 % le traitement de fond a été initié dès la première crise », fait remarquer le Pr Flipo.
Une couverture de 2,8 mois seulement
L’allopurinol reste le traitement de fond le plus couramment utilisé à une dose moyenne quotidienne de 200 mg/j, malgré des arrêts fréquents (45 % pour inefficacité sur le taux d’uricémie, 33 % pour manque d’efficacité clinique). Enfin, dans 28 % des cas, le médecin a prescrit le traitement de fond sans traitement prophylactique destiné à prévenir des crises de goutte. Lorsque c’était le cas, la durée médiane de couverture n’était que de 2,8 mois au lieu des six préconisés. Au vu de ces résultats, « nous ne progresserons vis-à-vis de la goutte qu’en améliorant la prise en charge de façon globale des patients, en corrigeant le syndrome métabolique souvent présent, en considérant l’importance des mesures hygiéno-diététiques, mais aussi parce que nous disposons aujourd’hui de traitements plus efficaces que le classique allopurinol », conclut le rhumatologue.
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