La prévalence de la goutte ne cesse d’augmenter, passant en une décennie de 2,7% (2,3-3%) en moyenne lors de l’enquête de santé et de nutrition américaine NHANES III à 3,9% (3,3-4,4) dans le NHANES 2007-2008. Néanmoins, à ce jour les données sont essentiellement descriptives, nord-américaines ou asiatiques.
Cette pauvreté épidémiologique étonne alors même que cette pathologie connaît un regain d’intérêt et a fait récemment l’objet d’actualisations thérapeutiques (EULAR 2006, ACR 2012), avec la détermination d’un objectif d’uricémie à moins de 60mg/l. De plus, au-delà de l’aspect rhumatologique de cette affection, il existe une constellation de perturbations métaboliques concomitantes qui ont des conséquences cardiovasculaires.
Surtout les hommes
En attendant une suite à l’enquête lilloise CACTUS qui actualisera la prévalence de la goutte dans l’Hexagone, les premiers résultats livrent déjà un instantané saisissant de la situation des patients goutteux. Cette étude observationnelle nationale multicentrique et transversale a été réalisée en 2010-2011 en France sur 2 444 cas-patients par 857 médecins généralistes et 92 rhumatologues libéraux. Elle a cherché à définir le profil des patients atteints de goutte en fonction de leur niveau d’uricémie (≤60 mg/l ; entre 60 et 69 mg/l ; entre 70 et 89 mg/l ; ≥90 mg/l). Résultats : il s'agissait majoritairement d'hommes (84 %), âgés en moyenne de 64 ans et dont 90 % présentaient une goutte primaire. Au final, il y a relativement peu de profils différents selon l’uricémie. « Sans surprise on retrouve des sujets d’âge moyen de 64 ans (+/-12ans), avec des fréquences plus élevées au-delà de 60 ans : 31,3% entre 60-70 ans et 33% ont 70 ans ou plus, commente le Pr René-Marc Flipo (CHU de Lille), coordinateur de CACTUS. Il s’agit en majorité d’hommes (sex-ratio pour les hommes de 5/1), et le surpoids est non négligeable (IMC moyen de 29,2 kg/m2). Les grands facteurs de risque cardiovasculaire et composantes du syndrome métabolique sont retrouvés : plus de 66% sont hypertendus, 59% ont une hyperlipidémie, 47% sont obèses et 7% ont des antécédents de lithiase urinaire».
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