L’âge est, en soi, un facteur aggravant de la maladie veineuse. « Il y a un risque de complications surtout si la maladie veineuse a été négligée par le passé » souligne le Dr Christian Gardon-Mollard (angiologue, Chamalières (63). Physiologiquement, le vieillissement du tissu veineux rend la paroi vasculaire moins élastique et contribue à la dilatation veineuse au fur et à mesure de l’avancée en âge de telle sorte que tout un chacun présentera un jour une insuffisance veineuse. Avec l’âge, les veines se distendent sous l’effet de la pression sanguine et les valvules ne remplissent plus leur fonction d’aide au retour veineux.
Si la stase augmente, trois types de complications peuvent survenir : la thrombose, le syndrome post-thrombotique ou les ulcères. Il faut aussi compter avec les comorbidités plus fréquentes chez le sujet âgé. Il s’agit, entre autres, de l’insuffisance cardiaque, de l’insuffisance respiratoire, de l’insuffisance rénale, du diabète ou du cancer, un ensemble de pathologies qui compliquent à la fois le diagnostic et la prise en charge.
La complication principale et la plus dangereuse est la thrombose veineuse profonde qui peut évoluer vers l’embolie pulmonaire pouvant menacer le pronostic vital. Les facteurs de risque sont les hospitalisations et les interventions chirurgicales qui sont des situations thrombogènes. « Il faut aussi être vigilant sur l’état artériel car les patients sédentaires ne se plaignent d’aucune symptomatologie à la marche ! » remarque le Dr Gardon-Mollard . C’est d’autant plus important que la compression veineuse est contre-indiquée en cas d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs.
Le syndrome post-thrombotique, lui, se traduit par une grosse jambe avec des troubles trophiques, les œdèmes et les ulcères. Ces ulcères ne se guérissent pas car ils sont liés à une dévalvulation du vaisseau et peuvent se compliquer d’infection et de récidives multiples.
Bien expliquer la compression
La personne âgée se caractérise par une réduction de sa mobilité et ce d’autant que l’obésité est présente. La sédentarité favorise la formation d’œdèmes des membres inférieurs qui, elle-même, entretient le cercle vicieux de la stase veineuse. « Il est nécessaire de faire bouger les patients même par de simples petits mouvements » a indiqué le phlébologue.
Ainsi, la gym douce, le fait de simplement bouger les jambes régulièrement aident au retour veineux. Il faut éviter la station assise prolongée car elle augmente la pression au niveau de la cheville. Parmi les traitements proposés, la compression veineuse n’est utile que si le patient bouge car elle agit sur la pompe musculaire du mollet favorisant le retour veineux. En exerçant une pression extravasculaire, la compressothérapie s’oppose à l’augmentation de la pression veineuse, ce qui permet une réduction de calibre des veines et une réduction de la stase. Ainsi, ce traitement draine le liquide de stase, amplifiant la vidange musculaire induite par l’exercice.
Lorsque l’indication de bas est posée, il faut faire prendre les mesures exactes pour que le traitement soit efficace et bien supporté sur le long terme. Chez les patients qui ne bougent pas, il faut éviter les compressions fortes (III). Si l’enfilage est difficile, l’aide d’une tierce personne est requise, ce qui implique de savoir si le patient vit seul ou peut compter sur son entourage. Il existe des appareils enfile-bas qui améliorent l’enfilage des bas. Ils sont très pratiques mais ils sont non remboursés. Leur maniement nécessite néanmoins d’être bien expliqué pour être bien utilisé par le patient.
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