L’équipe du Pr Bruno Langer à Strasbourg publiera prochainement dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology les résultats d’une série de grossesses sous Covid dans ce service particulièrement touché par la première vague épidémique. 54 femmes enceintes sont concernées, l’infection par le Covid-19 a été confirmée pour 38 d’entre elles, et suspectée dans 16 cas. Cette infection a été moyenne ou modérée dans 37 cas, sévère dans 11 cas et critique dans 6 cas.
Sur ces 54 patientes, on a déploré une fausse couche spontanée. 21 ont accouché et les autres ont été perdues de vue. 12 accouchements ont eu lieu par voie basse, il y a eu 9 césariennes, dont 7 pratiquées en urgence en raison de complications maternelles. L’une d’entre elles a même eu lieu sous circulation extracorporelle !
Il y a eu 24 % d’hémorragies de la délivrance. Il n’a pas été retrouvé de thromboembolies, ni de décès.
L’âge gestationnel moyen a été de 37,4 SA ± 4,7 semaines, dont 14,3 % < 32 semaines et 9,5 % < 28 semaines. Aucun enfant n’était né infecté.
Cependant, l’équipe de la maternité Antoine Béclère à Clamart vient de publier de son côté une communication décrivant la naissance d’un enfant infecté, né par césarienne : la mère a été infectée à 35 SA et une césarienne en urgence a été pratiquée en raison d’anomalies du rythme cardiaque fœtal (RCF). À la naissance, l’enfant de 2 540 g avait un Apgar à 4-2-7. La recherche du virus était positive dans les bronches, le sang et le placenta. Malgré une atténuation des signes cliniques, l’IRM cérébrale de cet enfant était inquiétante au 10e jour. Néanmoins, à 2 mois, les signes neurologiques avaient pratiquement disparu et l’IRM était amélioré.
Des connaissances évolutives
Pour le Pr Langer, la sensibilité au Covid-19 est identique que la femme soit enceinte ou non ; il en est de même pour les signes cliniques (toux, fièvre, pharyngite, malaise).
L’infection au premier trimestre pourrait être responsable de fausses couches spontanées ? Aux 2e et 3e trimestres, l’infection fœtale serait possible. Elle serait alors responsable d’accouchements prématurés, d’une augmentation du recours à la césarienne en urgence (43 %) en raison d’anomalies du RCF ou de l’état maternel.
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