Gardasil 9, comme son nom l’indique, comprend 9 sérotypes vaccinaux (6/11/16/18 et 31/33/45/52/58), ce qui lui confrère une protection plus large contre des lésions précancéreuses et cancéreuses anogénitales imputables aux papillomavirus. « Grâce à ce spectre élargi, il devrait protéger les femmes de 90 % des cancers du col de l’utérus, de 84 % des cancers de la vulve et de 85 % des cancers du vagin », précise la Pr Odile Launay (hôpital Cochin, Paris)
Les études ont montré que l’immunogénicité de ce vaccin nonavalent n’est pas inférieure à celle du quadrivalent pour les 4 sérotypes concernés, et qu’il est également efficace contre les infections persistantes et les lésions précancéreuses liées aux 5 nouveaux génotypes.
L’analyse du profil de tolérance n’a pas montré de signal particulier et la réactogénicité est comparable à celle du vaccin quadrivalent. Il a également été évalué en co-administration (en deux sites d’injection le même jour) avec le DTCaP et le vaccin méningocoque.
La HAS estime que « le service médical rendu (SMR) par Gardasil 9 est important ». Toutefois « la commission considère que Gardasil 9 n’apporte pas d’amélioration du SMR (ASMR V), par rapport à Gardasil ».
« En France, l’arrivée de ce nouveau vaccin est l’occasion de relancer la vaccination par une campagne ambitieuse », estime la Pr Launay, avant de rappeler les bénéfices démontrés de la vaccination dans la vie réelle, dans des pays comme l’Australie ou le Royaume-Uni, où la couverture vaccinale est élevée. « Le vaccin est efficace contre les infections persistantes chez les filles et chez les garçons et l’ajout des 5 valences va augmenter d’autant son efficacité ».
« Il faut rappeler que le dépistage ne permet pas d’éviter complètement les dysplasies sévères et les cancers, insiste-t-elle. Il faudrait donc mettre en place une campagne d’incitation pour redonner confiance, et que les praticiens prescrivent ce vaccin en plus du dépistage. Son intérêt pourrait même être plus large encore, compte tenu des données qui s’accumulent pour souligner l’implication des HPV dans les cancers oropharyngés ». Il reste à trouver le bon moment pour relancer la vaccination, alors que la polémique sur l’extension vaccinale n’est pas encore éteinte.
D’après un entretien avec la Pr Odile Launay (hôpital Cochin, Paris)
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