Après s'être prononcé en faveur de la suppression du secteur II lors de la présentation de son « projet pour la France », Manuel Valls propose une autre recette radicale, cette fois contre la désertification médicale.
« Au vu des difficultés actuelles, nous n'avons plus d'autre choix que de limiter la liberté d'installation », déclare-t-il au « Parisien » dans un entretien paru ce lundi. « Je ne suis pas favorable à une santé administrée mais face à une forme d'impuissance, il faut avancer », poursuit-il. Dans son programme officiel, l'ex Premier ministre avait simplement affirmé vouloir intensifier la lutte contre les déserts médicaux et annonçait un « grand plan de la médecine de proximité avec les soignants et les patients ». Il s'était déclaré pour la suppression du numerus clausus, en faveur d'une réforme des études médicales et des modes de rémunération afin de répondre aux aspirations des professionnels.
Démagogie politique, selon MG France
En affichant sa ferme volonté d'encadrer la liberté d'installation, Manuel Valls tranche avec la politique du gouvernement qu'il a dirigé pendant les trois dernières années. Lors des conclusions de la grande conférence de la santé, il y a moins d'un an, le Premier ministre souhaitait alors mieux faire connaître les aides à l'installation des médecins, dans la foulée du pacte territoire-santé. « Nous poursuivons ainsi notre objectif d’encourager l’installation des professionnels en secteur à tarifs opposables, afin de garantir l’accès aux soins à tous », déclarait-il alors.
Ce changement de ton est accueilli avec ironie par le Dr Claude Leicher, président de MG France. « Heureusement que Manuel Valls n'a pas été Premier ministre car nous aurions dégusté avec lui ! ». Le patron du syndicat de généralistes déplore la « démagogie politique poussée à l'extrême » du candidat socialiste : « C'est un discours d'impuissance et d'inefficacité. Il ne l'a pas fait car il ne peut pas le faire. Il faudrait obliger les gens à terminer leurs études de médecine, à choisir la médecine générale et à s'installer en médecine libérale là où on leur demande. Cela fait beaucoup d'obligations. »
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