Les espoirs et interrogations du Dr Tewfik Lachgar, chef du service de diabétologie, Hôpital Simone Veil, Groupement hospitalier Eaubonne-Montmorency.
Débuts prometteurs pour un futur nouvel anti-diabétique oral : actuellement en étude de phase III, la dapagliflozine (DAPA) agit sur la glycémie en augmentant la réabsorption tubulaire du glucose filtré, avec augmentation de l’élimination urinaire du glucose. Un bémol : la survenue plus fréquente d’infections urinaires et de candidoses vaginales. Egalement bientôt la commercialisation en Europe (début 2010) : une nouvelle gliptine, inhibiteur de la DPPIV : la saxagliptine, qui permet de contrôler la glycémie avec une excellente tolérance et des résultats comparables à ceux obtenus avec les autres gliptines, mais avec un plus : une réduction pondérale qui semble non négligeable. La liraglutide est un nouvel analogue de la GLP-1 à action prolongée, administrable en une seule injection par jour ; une étude randomisée menée vs placebo chez près de 600 malades ayant tous un prédiabète, montre qu’après 2 semaines de traitement, ce dernier n’est présent que chez seulement 31% des sujets. La liraglutide ferait-elle mieux que les mesures hygiénodietétiques, prévenant le diabétique de type 2 chez les prediabétiques ? A suivre … L’insuline glargine avait été incriminée dans la genèse des cancers chez le diabétique, surtout de type 2. Les récentes cohortes observationnelles l’ont innocenté ; rappelons que chez ces diabétiques, même non obèses et non traités par l’insuline, il existe un risque accru de cancer par excès d’insuline circulante, hyperinsulinisme et insulinorésistance. Les glitazones auraient un effet protecteur sur la mortalité par cancer, effet lié à leurs propriétés insulino-sensibilisatrices. Enfin, la chirurgie bariatrique aurait un bénéfice non seulement sur l’obésité morbide, mais aussi sur l’incidence du diabète via une meilleure action de l’adiponectine et une hypersécrétion du GLP-1.