Le plus gros DE de ma carrière !

Publié le 21/12/2012
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De garde pour le réveillon du jour de l'an, je suis appelé à 3 heures du matin pour un « mari » qui ne va pas bien. Après avoir parcouru les 12 km de route verglacée pour me rendre dans ce petit village, je trouve, comme je l'avais demandé au téléphone, la maison allumée et « l'épouse » sur le pas de la porte guettant mon arrivée. La questionnant alors sur les raisons de cet appel, j'obtiens la réponse suivante :
« Vous savez, Docteur, mon mari, il a trop bu, alors il est couché et puis il ronfle de tout son soûl, alors, moi, ça m'empêche de dormir. Il faut que vous lui fassiez une piqûre, Docteur. »
Après avoir éliminé toute pathologie annexe urgente, je prescris un sédatif léger, j'applique un «DE» historique, et m'apprête à repartir, quand « l'épouse indélicate » ajoute :
« Oh Docteur, on ira chercher la pharmacie demain, on ne va quand même pas réveiller le pharmacien à cette heure, c'est le nouvel an quand même. »
J'ai donc renchéri en disant que le traitement était très urgent et qu'il était impératif de réveiller le voisin pour aller chercher (tant pis pour le pharmacien) la pharmacie sur le champ... de patates.
Pour ma part, j'ai eu aussi du mal à me rendormir.

Patrick Lucquin, médecin de campagne conventionné secteur 1.  


Source : lequotidiendumedecin.fr