Les signes qui doivent alerter sont l’insomnie, l’anorexie, une rumination suicidaire, une rupture avec l’entourage ou encore une irritabilité excessive. Des signes à peser ensuite au cas par cas. Par exemple, des insomnies seront plus préoccupantes chez un patient qui dormait relativement bien que chez un autre qui souffrait déjà de troubles du sommeil. « Le rôle du médecin traitant ne se réduit pas à la prescription médicamenteuse. L’écoute est une dimension précieuse et le généraliste doit développer une relation de confiance et de connaissance du contexte familial pour ne louper aucun de ces signes », explique le Dr Denis Leguay, psychiatre au Centre de santé mentale angevin à Saint-Gemmes-sur-Loire (Maine-et-Loire).
Revoir le traitement
Il faut ainsi envisager un changement de stratégie thérapeutique pour un patient dont la dépression s’aggrave malgré un traitement à dose suffisante, pendant six semaines, d’un tricyclique bien supporté ou d’un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. « Il faut basculer sur un autre traitement de même valeur, en changeant de molécule ou carrément de classe thérapeutique. Sans amélioration après cette nouvelle tentative de traitement bien conduit, je pense qu’il est raisonnable de passer le relais à un spécialiste », indique le Dr Leguay. Certains cas de figure exigent d’adresser le patient à un psychiatre indépendamment de toute réévaluation de son traitement. « C’est le cas des insomnies totales, de l’ébauche d’un scénario suicidaire et des délires congruents à l’humeur. Là, une hospitalisation s’impose. Une prise en charge communautaire peut apporter une réponse à des facteurs exogènes de la dépression telle qu’une thématique abandonnique. Elle peut également être l’occasion d’essayer une sismothérapie », conclut le psychiatre.
Article précédent
Le risque suicidaire au premier plan
Empêcher la chronicité
Suivi multidisciplinaire
Se méfier de la dénutrition
Contrôler la cicatrisation
Une maladie évolutive
Un contrôle encore plus strict
Déshydratation parfois brutale
Atteinte micro- et macrovasculaire
Le risque suicidaire au premier plan
Guetter les signes
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature