Un parcours de soins sans aucun dépassement ?

Polémique autour du sort du secteur II

Publié le 04/05/2012
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QUEL sera le sort du secteur à honoraires libres au lendemain de l’élection présidentielle ?

Aucun des deux finalistes ne prévoit à ce jour sa suppression. « Je n’envisage pas de fermer le secteur II mais de rendre ce secteur moins attractif », précisait dans nos colonnes François Hollande, le 16 avril, confirmant toutefois sa volonté d’« encadrer » les dépassements d’honoraires.

Dans sa plateforme de « mesures immédiates » au futur président de la République, le syndicat de médecins généralistes MG France propose pour sa part de « garantir » le parcours de soins coordonnés « en tarifs remboursables ». « Accéder à des consultations en second recours à tarifs opposables est parfois délicat, argumente MG France. Les médecins généralistes rencontrent des difficultés croissantes pour proposer à leurs patients un avis spécialisé. Ceci entraîne un renoncement aux soins (...)».

Le message du syndicat est clair : dans le cadre du parcours de soins balisé(adressage par le médecin traitant à un spécialiste correspondant, avis d’expert ponctuel), tout dépassement des tarifs Sécu devrait être désormais interdit, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Pour l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE-CSMF), la revendication de MG France, si elle était retenue, consisterait ni plus ni moins à « fermer le secteur II ». Et le syndicat de contre-attaquer « Cette proposition reprend une campagne de presse inacceptable, basée sur une pratique marginale de dépassements d’honoraires alors que plus de 60 % des médecins spécialistes exercent en secteur I et que ceux du secteur II appliquent au quotidien le tact et la mesure. » Pour les spécialistes confédérés, l’opposabilité systématique dans le parcours de soins réclamée par MG France signerait la suppression de fait du secteur II... sans revalorisation des médecins.

Dans un communiqué, le Syndicat des médecins libéraux (SML) affirme de son côté que « le refus de tout encadrement arbitraire des honoraires » fait partie des thématiques aujourd’hui « non négociables ».

C. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr
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