L’opacité tarifaire, des dépassements éloignés du tact et de la mesure, et des rendez-vous difficiles à obtenir sont les griefs des généralistes à l’égard de certains spécialistes.
Si, dans l’ensemble, vos réponses font montre d’une belle harmonie avec vos correspondants spécialistes, il en est cependant trois dont la disparition – en ville – ne causerait aucune gêne, selon vous : les pédiatres, les gynécologues médicaux et les endocrinologues. « En généraliste de base, écrit le Dr Jean-Michel Joly (Saône-et-Loire), j’estime que la gynécologie, l’endocrinologie et la pédiatrie n’ont pas d’utilité en médecine de ville. Par contre, leur présence en centre hospitalier est nécessaire. » Sus aux pédiatres, surtout ! Que vous renvoyez à l’hôpital à une écrasante majorité : 84 %. Une réponse qui ne fait que confirmer une hostilité marquée depuis longtemps par les généralistes envers des spécialistes qui prennent un CS pour faire ce qu’eux-mêmes font fréquemment pour un simple C, une vaccination, par exemple. Même si cela est moins vrai depuis la majoration du C obtenu pour les consultations des enfants de 0 à 6 ans (C + MNO et C + MGE). Le rétablissement d’une relative parité tarifaire ne saurait vous faire oublier que vous restez celui qu’on appelle en urgence – la nuit ou le week-end de préférence ! - lorsque le petit fait une grosse fièvre ou se couvre de boutons… Les généralistes ont toujours fait de la pédiatrie, et la féminisation croissante de la profession ne peut qu’augmenter cette part de leur activité.
Même chose pour la gynécologie médicale, qui a vu le jour quand les généralistes, majoritairement des hommes, la pratiquaient, minoritairement dans leurs cabinets. Vos patientes ont souvent préféré consulter des gynécologues médicales. Mais aujourd’hui, les généralistes femmes font toutes de la gynécologie, et leurs confrères n’éprouvent plus les mêmes embarras à en faire. Tout comme l’endocrinologie, la pédiatrie et la gynécologie font pour vous partie intégrante de votre compétence et de votre savoir faire. Ceux-là peuvent manquer, vous pallierez avantageusement leur absence. « Il y a trop de pédiatres et pas assez de psychiatres et d’ophtalmologistes », écrit le Dr Pierre Ciabrini (Corse du Sud). L’ophtalmologie et la psychiatrie… Les deux spécialités qui posent le plus de problème d’accès à vos patients. Les très longs délais pour un rendez-vous chez les ophtalmologistes et les psychiatres sont connus, ainsi que l’obstacle tarifaire que représentent pour nombre de patients les dépassements pratiqués par ces spécialistes, très souvent en secteur 2.
Mais s’il est une spécialité où les tarifs vous posent problème, c’est bien la chirurgie. Si vous êtes 22 % à les juger « globalement trop élevés », et 25 % « globalement abordables », en revanche, vous êtes 53 % à les estimer « opaques ». « De plus en plus de patients nous signalent des dépassements d’honoraires des spécialistes. Le tact et la mesure sont dépassés, écrit le Dr Hugues Pézerat (Hérault). Ainsi, 500 euros pour une prothèse de hanche ou 70 euros en plus pour une consultation chez le rhumatologue. Attendons l’application du règlement concernant les devis ! »
Par chance, l’accès ne semble pas poser de problème pour les deux spécialités que vous sollicitez le plus souvent, la cardiologie, massivement (cités par 98,2 % des généralistes dans les trois disciplines auxquelles ils recourent le plus souvent), et la gastroentérologie (60 %).
Médecin du suivi et de la coordination, ainsi que vous vous définissez volontiers, il vous arrive parfois (76 %) de corriger les prescriptions d’un confrère spécialiste. Mais sans doute pas lorsqu’il s’agit du cancérologue dont vous attendez avant tout des informations sur le suivi des patients (66 %).
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