Le docteur Sauveur Merlhengui se souvient parfaitement de l’année où il a commencé à s’investir dans les questions de santé publiques environnementales. « C’était en 1979, lorsque nous avons hérité d’un projet de construction d’une centrale électrique faisant appel aux énergies fossiles, » se souvient le généraliste d’Ajaccio. A l’époque le conseil départemental de l’Ordre s’était prononcé contre l’établissement d’une telle centrale. Sans être écouté. Mais le praticien corse ne baisse pas les bras. En 2004, alors qu’il est toujours président de l’Urml, il lance une commission d’enquête, comprenant entre autres, deux pneumologues, sur la toxicité des émissions de ce type de centrales faisant appel à du fioul lourd. Peine perdue, une seconde fois. Les experts « concluant à la difficulté de parvenir à une conclusion ». La solution viendra du milieu associatif. « Il est très développé, chez nous. Très actif, et composé aussi de scientifiques, qui m’ont fait parvenir une documentation riche et précise sur les données et les incidences de la pollution atmosphérique ». Après plusieurs mois d’analyse des documents et une sensibilisation de la population, le Dr Merlenghi appelle à une manifestation devant la préfecture de Haute-Corse. Quelques jours plus tard, le praticien remporte son bras de fer. « Le préfet est un homme intelligent. Nous avons obtenu d’une part la pose de filtres de particules, mais surtout l’abandon de la dérogation dont bénéficiait EDF en Corse en matière de taux de rejet, qui les autorisait à dépasser, chez nous, le seuil de 1900 microgrammes par m3 », témoigne ainsi le généraliste, aujourd’hui tourné vers un nouveau combat, la pollution par rejet de dioxyde d’azote. Dans le collimateur du médecin ? Le projet de construction d’un incinérateur. « Cela représente un gros marché qui doit valoir entre 150 et 180 millions d’euros. Attention à ce que les enjeux et les intérêts industriels ne prennent pas le pas sur la santé des gens ». Et le généraliste corse en est persuadé, cette vigilance du médecin de famille est nécessaire. « Parce que notre, rôle de soignants et de citoyens sont intimement confondus ».
Sauveur Merlhengui bataille contre centrale et incinérateur
Publié le 09/10/2009
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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