Printemps 2008, première campagne choc. L’ASEF, qui vient d’accéder au statut d’association nationale, et le WWF réalisent une série de prélèvements sanguins auprès de 52 volontaires pour mesurer l’imprégnation aux PCB des riverains du Rhône consommateurs de poisson, mais aussi de pêcheurs de la Seine et de la Somme. Publication des résultats obtenus. Verdict : « préoccupants ». A juste titre puisqu’ils témoignent d’une imprégnation des consommateurs de poissons quatre à cinq fois supérieure aux autres groupes tests. « C’est bien la preuve que la vigilance est nécessaire », témoigne le Dr Pierre Souvet, le médecin, cardiologue, à l’origine de la création de l’association, qui a démarré localement, sous le nom d’Association Santé environnement en Provence. Mais depuis 2008, donc, l’association essaime et rassemble désormais, quelque 2 500 médecins, qui exercent en Provence, en Midi-Pyrénées, dans le Nord et aux Antilles.
Leurs thèmes d’expertise ? L’impact sur la santé des pesticides bien sûr, mais aussi de la pollution de l’air extérieur , les nanoparticules ou encore les ondes électromagnétiques. « A l’origine, l’écologie, c’est la science des relations qui étudient les relations entre l’être humain et son environnement », rappelle le Dr Souvet. Et qui mieux que les médecins, sont à même de relever ce qui ne va pas chez leur patients et de demander la mise en place de politiques préventions adaptées ?
Exemple pratique. Il y a trois ans, un patient du Dr Souvet se voit diagnostiquer un cancer du poumon. « Bien sûr, cet homme fumait un paquet par jour. Mais il a aussi travaillé pendant des années et des années dans le fond des cuves de pétroliers. Aujourd’hui, on commence enfin à prendre conscience que les causes de maladie, comme les cancers sont multifactorielles ». Et, histoire que la communauté médicale en soit elle aussi concrètement convaincue, le Dr Sauvet anime régulièrement des séances de FMC auprès de confrères généralistes. La première du mois d’octobre se fera à Arles. Elle portera sur les micro-particules. « Génotoxicité, cancérotoxicité, influence sur la reproduction… notre travail n’est pas de faire peur, mais de poser de vraies questions avant que ne soient lancés des produits de consommation courante, composés d’additifs dont on ne connaît pas vraiment l’impact sur la santé ».
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