Le jour où Jean-Michel Calut à pris la tête des 531

Publié le 09/10/2009
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Pour le Dr Jean-michel Calut, tout commence, il y a un peu plus de trois ans, lorsque ce généraliste installé il y a vingt-six ans en milieu semi-rural dans le Puy de Dôme devient porte-parole du collectif des 531 médecins de l’agglomération clermontoise, opposés à l’implantation d’un incinérateur dans leur région. Inquiets de l’incidence possible sur la santé de leurs concitoyens, surtout en matière de cancers, les médecins s’organisent, militent, organisent des réunions de sensibilisation et épluchent les données épidémiologiques. Deux ans de combat qui aboutissent à la victoire des praticiens auvergnats. En effet, le préfet refusera finalement d’accorder son autorisation à l’installation d’un incinérateur d'ordures ménagères à Clermont-Ferrand et demandera la révision du plan départemental d'élimination des déchets et assimilés.

L’histoire est connue, et a été relatée entre autres journaux par Le Généraliste (voir notre édition du XXX). Mais c’est surtout le mouvement de fond qu’elle a initié, que développe aujourd’hui le Dr Calut. « Le médecin généraliste est véritablement au cœur de ces questions qui lient la santé et l’environnement. C’est lui qui met, au sens propre, la main sur le ventre. Lorsque nous constatons un nombre anormalement élevé de tel ou tel type de pathologie dans notre patientèle, nous avons un devoir d’alerte. Cela va bien au-delà d’un simple rôle de sentinelle », analyse le généraliste de Lempdes, qui est persuadé qu’un véritable mouvement s’est mis en marche, alliant les concepts de développement et de santé durable. « Il y a aujourd’hui un véritable bouillonnement sur ces sujets. Chacun des médecins qui s’est opposé à un projet industriel local qu’il considérait dangereux, qu’il s’agisse de pollution de l’air ou de l’eau, a acquis une expérience. Via internet, il nous est possible de conseiller des confrères confrontés à la même problématique. Car les industriels développent en définitive toujours les mêmes arguments. Mais ce ne sont pas des gens stupides. Lorsqu’ils se seront heurtés à des refus répétés, et à une argumentation développés par des professionnels de santé, ils se tourneront à d’autres formes d’énergie », conclut le praticien. Profit et énergie propre ne serait donc plus antinomiques.


Source : lequotidiendumedecin.fr