L’agression que j’ai subie de la part de deux individus cagoulés, à la sortie de mon cabinet, m’a profondément traumatisé. Outre les coups reçus et le vol de mon chéquier et de mon portable, c’est ma pratique professionnelle qui s’en est trouvée profondément modifiée. Alors que je quittais mon cabinet sans horaires précis et souvent à des heures avancées, je m’astreins désormais à respecter strictement les heures d’ouvertures : 8h-12h et 14h-18h. Je suis également dispensé de gardes, depuis cet incident qui est justement survenu un soir de garde. Heureusement que j’ai bénéficié de nombreux témoignages de sympathie de la population, car sinon je ne sais pas comment j’aurais réussi à surmonter cette épreuve. Le soutien de sa patientèle et de l’ensemble des personnes que vous côtoyez régulièrement est primordial pour surmonter pareille épreuve.
Face à la dégradation de nos conditions d’exercice, et en particulier sur le plan financier, j’avoue ne pas savoir quelles solutions auraient pu être préalablement mises en place. Bien que j’exerce dans un cabinet de groupe et donc que nous mutualisions déjà un certain nombre de moyens, il nous est tout à fait impossible de recourir aux services d’une société de gardiennage par exemple.
En raison des contraintes administratives qui y sont attachées, la vidéosurveillance ne me semble pas non plus particulièrement facile à mettre en place. Quant à installer des caméras dans nos cabinets, cela me parait totalement inadapté, car l’objectif est d’éviter que le loup ne rentre dans la bergerie. Il me semblerait en revanche très facile d’éviter aux médecins de détenir des espèces. Il suffirait que les mutuelles et autres assurances complémentaires acceptent le principe d’une dématérialisation des paiements. Mais, à ce jour, le dossier demeure bloqué. C’est regrettable !
Article précédent
Dr François Guyonnard : ?« Attaquer un médecin devient normal »
Article suivant
« Je me suis rapprochée d’autres professionnels»
Des chemins pour repartir après le choc
Dr François Guyonnard : ?« Attaquer un médecin devient normal »
« Ma pratique s’en est trouvée profondément bouleversée»
« Je me suis rapprochée d’autres professionnels»
« Je suis devenu fataliste, mais aussi plus prudent »
Le regard de Didier Truchot, professeur de psychologie sociale à Besançon
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature