Le marathon est neutre sur le cœur mais l’ultra-endurance l’est moins car elle s’accompagne des modifications électrocardiographiques et enzymatiques troublantes
Selon une étude coordonnée par François Carré (hôpital Pontchaillou, Rennes), le marathon est bien toléré par le cœur. Du moins chez les femmes bien entraînées. L’étude s’est intéressée à 67 femmes participant au marathon du Médoc avant et 4 heures après l’effort. L’objectif de ce travail était de voir si l’exercice intense et prolongé pouvait avoir des effets délétères sur le cœur comme l’ont suggéré plusieurs travaux antérieurs réalisés après des épreuves de course à pied sur de longues distances. Les auteurs ont constaté que les marathoniennes ont une pression artérielle systolique abaissée et une pression diastolique légèrement diminuée par rapport aux pressions artérielle de repos. Il y a également des anomalies biologiques avec une augmentation des paramètres de l’inflammation. 7 % des femmes ont une augmentation du taux de NT-pro BNP qui dépasse le seuil physiologique. « La signification de ces altérations ne sont pas très bien comprises » a indiqué le Dr Carré. Les athlètes féminines développent moins d’hypertrophie ventriculaire et de troubles de repolarisation à l’ECG que leurs homologues masculins. Une autre étude faite en Allemagne sur 167 marathoniens âgés en moyenne de 50 ans en arrive aux mêmes conclusions. Ils notent aussi des modifications échocardiographiques juste après la course mais elles sont transitoires et disparaissent lors de l’examen réalisé deux semaines après la course.
En revanche, une autre étude réalisée sur des courses très longues de plus de 50 et 100 miles (Lakeland Race) montre que 96 % des athlètes ont une élévation significative de troponine I et plus de la moitié ont des anomalies électrocardiographiques sans qu’il y ait une corrélation formelle entre l’élévation enzymatique et les modifications ECG. «La fonction cardiaque au repos était normale mais il y avait une diminution de 6 % au final, ce qui peut être cliniquement pertinent. Nous ne savons pas si ces changements reflètent une pathologie cardiaque non diagnostiquée ou une hypersollicitation transitoire » a conclu le Pr John Somauroo (Londres, Royaume-Uni).
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