Pour le Pr Gilles Montalescot (Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris), le profil génétique a dès à présent des applications concrètes. « Le test Verigène qui explore l’expression génétique du cytochrome CYP2C19 est aussi rapide que la réalisation du dosage de la troponine » a-t-il souligné. L’intérêt est de pouvoir prédire la réponse au clopidogrel, une mutation du gène étant responsable d’un moindre effet anti-agrégant plaquettaire. Pour le prasugrel, il n’y a pas ce problème compte tenu du métabolisme de cette molécule. « Le rationnel clinique derrière ce concept est que cette mutation (affectant le métabolisme du clopidogrel) multiplie par trois le risque de thrombose de stent » a-t-il précisé. Pour le Pr Montalescot, nul doute que l’exploration des fonctions plaquettaires devrait faire partie du bilan chez les patients devant recevoir un anti-agrégant plaquettaire de façon chronique. Une autre étude néerlandaise a montré que trois déterminants génétiques permettaient de définir le profil « répondeur » et « non répondeur » aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine.
Risque augmenté de 55 %
Nilesh J. Shamani (Leicester, Royaume-Uni) a, lui, montré que l’haplotype I d’un gène du chromosome Y pouvait expliquer en partie, pourquoi les hommes sont plus prédisposés à la maladie coronaire que les femmes dans une étude britannique sur 811 coronariens et 633 contrôles de l’étude BHF-FHS et 484 coronariens et 1 058 contrôles de l’étude WOSCOPS. Comme les hommes transmettent intégralement le chromosome Y à leur descendance masculine, les auteurs ont pu comparer la distribution géographique d’une variation génétique d’une portion de ce chromosome. Ils en ont conclu que cette particularité génétique s’accompagnait d’une augmentation de 55 % de la fréquence de la maladie coronaire en Europe. Il a rappelé que « des variations génétiques sur le Y ont déjà été associées à des facteurs de risque de maladie coronaire (pression artérielle et cholestérol) ».
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