L’étude rapportée ici est double, transversale et longitudinale (1). Plus de 950 patients atteints de spondyloarthrite ont été inclus dans l’étude transversale ; à l’inclusion, tous ont eu une radiographie de bassin et deux lecteurs indépendants ont évalué la présence d’une sacro-iliite selon les critères modifiés de New York. Les résultats montrent que les facteurs liés à l’augmentation du risque de sacro-iliite radiologique à l’inclusion étaient les suivants : sexe masculin, précocité du début de la maladie, évolution longue, présence du HLA-B27, atteinte axiale clinique avec lombalgies inflammatoires et antécédent(s) d’uvéite. Un seul facteur était lié à une diminution du risque de sacro-iliite radiologique : la présence d’enthésites.
Parmi les 448 patients qui ne présentaient pas de sacro-iliite radiologique à l’inclusion, 160 ont été suivis longitudinalement (avec nouvelle radiographie du bassin) pendant une durée moyenne de 9 ans. Une nouvelle analyse a été effectuée pour chercher les facteurs associés à la survenue d’une sacro-iliite radiologique. Des données émergent de cette partie longitudinale de l’étude. La première est qu’il y a peu de patients qui ont développé une sacro-iliite radiologique pendant toute la période de suivi (38/160, soit 24 %). En outre, les facteurs associés à l’apparition d’une sacro-iliite radiologique étaient la présence d’une sacro-iliite de bas grade au début de l’étude et la présence d’une atteinte lombofessière ou d’une uvéite pendant la durée de l’étude. Certes, la puissance statistique de cette étude longitudinale prospective est inférieure à celle de l’étude transversale. « Mais, souligne le Dr Costantino, il faut retenir qu’un peu moins d’un quart des patients a développé une sacro-iliite radiologique, critère nécessaire au diagnostic de spondyloarthrite ankylosante (SA) pendant les 9 ans de suivi ce qui va à l’encontre de l’idée qui prévaut encore selon laquelle les formes non radiographiques de spondyloarthrite sont des formes précoces de la maladie ».
Ces données épidémiologiques démontrent en effet que toutes les spondylarthrites ne sont pas ou ne deviennent pas radiographiques et que l’accès aux biothérapies ne devrait pas être nécessairement conditionné à la présence d’une atteinte radiographique.
D’après un entretien avec la Dr Félicie Costantino, hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt
(1) Costantino F et al. Facteurs associés à la présence d’une sacro-iliite radiologique dans la spondyloarthrite : résultats d’une étude transversale et longitudinale dans la cohorte prospective de familles multiplex du groupe français d’étude génétique des SpA (GFEGS)
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