IL Y A DIX ANS, la DMLA était une maladie incurable. On pouvait attendre qu’elle soit symptomatique pour la diagnostiquer. Les progrès diagnostiques et l’arrivée de traitements curatifs efficaces dans la DMLA exsudative, forme la plus sévère de la maladie, ont modifié la donne. « La dépister tôt, à un stade infraclinique, 5 à 7 ans avant les premiers symptômes est essentiel. À partir de 50-55 ans, un fond d’œil tous les 5 ans est souhaitable. Plus le diagnostic et le traitement sont précoces, plus les lésions exsudatives sont accessibles au traitement et mieux on préserve la vision », explique le Pr Éric Souied, président de l’association DMLA, Service d’ophtalmologie, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil. Lorsque les lésions sont évoluées, la maladie devient symptomatique : lignes de la grille de dépistage d’AMSLER déformées, baisse d’acuité visuelle rapide, vision déformée voire gondolée ou scotome central. Consulter en ophtalmologie est une urgence.
Dans les DMLA sèches, d’évolution plus lente, le Pr Souied a bon espoir que « les essais cliniques en cours puissent déboucher sur un traitement efficace d’ici 5 à 10 ans ». Mais lésions sèches et exsudatives peuvent survenir au cours de la maladie chez un même malade : le suivi régulier de tous les patients est impératif.
Respecter les protocoles de surveillance.
La DMLA est une maladie chronique qui nécessite une surveillance à vie. Le traitement des lésions exsudatives repose dans 99 % des cas sur des injections intra-vitréennes d’anti-angiogéniques sauf contre-indication momentanée : risque infectieux (conjonctivite, fièvre) ou vasculaire (AVC de moins de 3 mois). Selon la réponse au traitement et la sévérité de l’atteinte, différents protocoles sont proposés : « On traite les lésions ponctuellement au fur et à mesure de leur apparition pour éviter qu’elles ne dégradent progressivement la vision. La compliance du patient - respect du protocole de surveillance et de traitement - est indispensable pour préserver la vision », précise le Pr Souied. Un réseau DMLA (liste des centres sur le site www.association-dmla.com) permet de poursuivre la surveillance et le traitement en cas de déplacements.
Aides optiques et rééducation améliorent la qualité de vie
Les aides optiques sont utiles lorsque la vision centrale baisse : loupes, jumelles, vidéo-agrandisseurs... Les tablettes tactiles sont très appréciées : elles agrandissent les caractères et peuvent être facilement placées et orientées dans le champ visuel le plus confortable.
La rééducation par un orthoptiste vise à développer la plasticité neuronale afin d’utiliser la vision périphérique. Elle s’adresse préférentiellement aux patients motivés. Des séries de 12 séances sont renouvelées si elles sont efficaces.
D’après un entretien avec le Pr Éric Souied, Président de l’association DMLA, Service d’ophtalmologie, Hôpital Intercommunal de Créteil.
Article précédent
Les objectifs évoluent avec le temps et la fragilité
Article suivant
Un avatar pour reprendre confiance en soi
Une approche pluridisciplinaire
Il n’est jamais trop tard pour commencer
Les objectifs évoluent avec le temps et la fragilité
Le dépistage précoce par fond d’œil
Un avatar pour reprendre confiance en soi
Encore du labeur dans le champ de la douleur
Cibler les comportements perturbateurs
Quand déficit auditif rime avec déclin cognitif
La grippe, une place prépondérante
La recette : augmenter le plaisir à manger
Les difficultés de diagnostic aussi
Vers une flambée des cas de rougeole en 2021 ? Des scientifiques s'inquiètent des conséquences de l'épidémie de Covid
Pour une prise en charge adéquate
Un risque de dépression à la ménopause
Les maladies rares impactées par la crise sanitaire, mais 30% des patients ont eu une prescription par mail lors de la première vague
Nawale Hadouiri, première vice-présidente de l'ISNI
« Un interne choisit une spécialité souvent après une expérience en stage »