L’hyperaldostéronisme primaire (HAP) est une des causes les plus fréquentes d’hypertension artérielle (HTA) secondaire ; il est responsable, en l’absence de traitement, d’une morbidité cardiovasculaire plus importante que ne l’engendrerait la seule élévation tensionnelle. Sa prévalence chez l’hypertendu varie de 6 à 18 % selon les études, mais elle est plus élevée dans certaines situations, qui doivent conduire à le rechercher systématiquement :
– HTA sévère (PAS > 180 ou PAD > 110 mm Hg) ;
– HTA résistante (PAS > 140 ou PAD > 90 mm Hg) malgré une trithérapie comprenant un thiazidique ;
– HTA associée à une hypokaliémie, qu’elle soit spontanée ou associée à la prise d’un diurétique ;
– HTA ou hypokaliémie associée à un incidentalome surrénalien ;
– HTA dont le retentissement sur les organes cibles ou la morbidité cardiovasculaire est disproportionné avec le niveau tensionnel ou la durée d’évolution de l’HTA.
Rapport aldostérone/rénine
Chez les patients suspects d’HAP, la première étape diagnostique se fonde sur la mesure du rapport aldostérone/rénine (RAR) en conditions standardisées : le matin, plus de deux heures après le lever, en position assise depuis 5 à 15 minutes, en régime normosodé, en normokaliémie et sans traitement interférant significativement avec le système rénine angiotensine. Le dosage peut être réalisé en ambulatoire si les conditions de mesure sont respectées.
Lorsque le RAR est inférieur au seuil diagnostique à deux reprises, et/ou que l’aldostérone plasmatique est inférieure à 240 pmol/l (9 ng/dl), le diagnostic d’HAP pourra être rejeté sans étape diagnostique supplémentaire.
À l’inverse, chez les patients qui présentent un RAR supérieur au seuil diagnostique à deux reprises, et une aldostérone plasmatique supérieure à 550 pmol/l (20 ng/dl), le diagnostic d’HAP pourra être affirmé sans étape diagnostique supplémentaire.
Dans les autres cas, un test de confirmation dynamique sera nécessaire.
Le bilan étiologique vise ensuite à distinguer les HAP avec ou sans hypersécrétion latéralisée, car seules les formes latéralisées peuvent bénéficier d'une surrénalectomie unilatérale. Une forme génétique d’HAP doit être recherchée chez le sujet jeune et/ou en présence d’une histoire familiale.
D’après les communications des Prs Bernard Chamontin (hôpital de Rangueil, Toulouse) et Jean-Philippe Baguet (Le Tampon, La Réunion)
(1) Hyperaldostéronisme primaire, consensus de la SFE/SFHTA/AFCE : Introduction et manuel. http://www.sfendocrino.org/article/46/consensus-et-recommandations-de-l…
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