Les nouvelles technologies et leur usage peuvent induire de nouveaux risques allergiques, en particulier cutanés. En 2014, 37 cas d’allergie de contact à des téléphones de type eczéma ont été publiés, relate le Dr Jean-Luc Bourrain, allergologue au CHU de Montpellier. Les topographies concernées (joue et zone pré auriculaire) sont liées à l’usage habituel des appareils mais des localisations plus originales sont aussi rapportées (abdomen, cuisse, sein).
Nickel, cobalt, K2 Cr2 O7
Avec près de trois quarts des cas répertoriés, l’haptène le plus fréquemment en cause est le nickel, tandis que d’autres sels métalliques peuvent aussi être incriminés, tels le chlorure de cobalt ou le bichromate de potassium. Les allergies de contact rapportées aux ordinateurs et consoles de jeux sont également rares. « Les phénomènes constatés peuvent être simplement irritatifs mais dans quelques cas, des sensibilisations de contacts impliquant le nickel ont été mises en évidence », précise le Dr Bourrain. En pratique, les tests peuvent s’avérer compliqués, car il y a souvent une discordance entre les substances que le médecin décèle et ce que le produit ciblé est censé théoriquement contenir. « On n’a finalement pas de certitude complète quant à la présence effective des substances suspectes au sein du produit. Et pour un même modèle d’appareil, il est tout à fait possible que tous les exemplaires n’aient pas tout à fait la même composition selon les lieux de fabrication », indique le Dr Bourrain. Quoi qu’il en soit, « les diagnostics des patients sont toujours assez clairs et l’évolution des cas la plupart du temps favorable », ajoute-t-il. « En l’absence de données cliniques, car ces eczémas ne sont pour l’instant pas toujours replacés dans le contexte de la culture geek et qu’il n’existe pas d’études pour en apprécier la prévalence, c’est peut-être sur internet que pourra se recueillir l’information », en analysant notamment les forums de discussions de sites internet étiquetés geek, conclut le Dr Bourrain.
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