Provence-Alpes-Côte d'Azur

Publié le 18/02/2019

côte dazur
Crédit photo : S. Toubon

La rémunération – Les déserts médicaux

1) Donnez une raison aux jeunes médecins de s'installer sachant que lorsqu’ils le font, une grosse moitié de leur chiffre d'affaire part dans l'URSAFF, les cotisations sociales et les impôts. Je suis entièrement d'accord que notre fonction première est de soigner mais pas à n'importe quel salaire. Nous avons fait plus d'études que quiconque. Nos journées depuis qu'on a 18 ans se résument à nos études. Nous étions parfois maltraités dans les CHU. Nous sommes les médecins les plus mal payés d'Europe alors que nous faisons les études les plus longues. A un moment il va falloir nous aider plus ! et notamment baisser l'URSAFF par exemple.
De plus je vois que cette question revient de plus en plus sur les débats de l'assemblé nationale : l'obligation d'installation des médecins en zone sous doté : vous n'avez pas à obliger des gens qui ont fait BAC +12 pour certains à s'installer là ou vous voulez ! C'est à vous de voir ! Attendez-vous à un exode massif des médecins français vers l'étranger car la nouvelle génération ne se laissera pas mener par le bout du nez comme vous l’entendez.
2) La sécurité dans les hôpitaux est de plus en plus précaire notamment aux urgences. Il n'y a pas une semaine en France sans rixe aux urgences. Quand on voit la sécurité dans certains CHU par exemple Marseille ou juste 4 pauvre vigiles montent la garde de toute la Timone on ne peut s'attendre qu'a des catastrophes ! Réagissez !

M. Aouizerat,Interne, Homme, 27 ans

1) Revaloriser l'acte médical favorisera l'installation des jeunes médecins et aidera les soignants dans les endroits reculés
2) Avoir du personnel soignant dans les hôpitaux et, plus que tout, alléger l'administratif pour tout le monde
3) Les écarts de salaire doivent rester dans une fourchette de 1 à 10 maximum

Médecin généraliste, Femme, 64 ans

En préambule, tout ce qui arrive est une volonté politique, la paix sociale s'achète en partie sur notre dos.
1) Tarifs (rien d'honorable dans ces "honoraires" !) ridiculement bas pour des bacs +10 avec obligations de formation, de gestion administrative et de responsabilité)
2) De moins en moins de médecins et de plus en plus de patients qui n'honorent pas leurs RDV (notamment les CMUC) EN TOUTE IMPUNITE ===> des sanctions pour ces gens qui prennent en otages les autres !!
3) Codages débiles pour les actes/générateurs de perte de temps /plusieurs tarifs de Cs qui entraînent méfiance et confusion chez les patients avec un tas de majorations provisoires qui durent indéfiniment.
4) Manque de médecins, mais les médecins retraités continuant à travailler sont taxés plein pot par l'URSSAF et la CARMF : allègement, voire suppression des cotisations.
5) La santé est de plus en plus livrée aux mutuelles, qui coûtent de plus en plus cher, en même temps que les patients payent énormément de franchises à la SS
6) Communication pas toujours aisée avec les caisses (même le N° d'appel est surtaxé ...).

Femme, 65 ans

S’il n’y avait qu’une mesure à retenir, ce serait d’augmenter le G pour se rapprocher de la moyenne européenne (45-50€) car en dessous de ce tarif, les conditions de travail impliquées par cette valeur arbitraire, équivalente voire inférieure à certains pays du tiers monde, pour un acte médical sont juste inhumaines. En sachant qu'un médecin sur deux est en burn out et que nous soyons l'une des professions au risque de suicide le plus élevé en France. Avec cette mesure, le taux d’installation bondira du jour au lendemain.

Dr Laurent, Médecin généraliste, Homme, 31 ans

Pour suppléer au déficit de médecins :
1) Supprimer les cotisations CARMF pour les médecins retraités prolongeant une activité, ou qu'elles abondent leurs revenus.
2) Rendre proportionnelle les cotisations CFE (actuellement en 2 tranches, majorée au-dessus de 32000 € environ).

Dr Develey, Médecin généraliste, Homme, 69 ans

Les études médicales

Liberté du choix de spécialité et faciliter les réorientations en cours de carrière en facilitant les formations et les internats.

Dr Thibault, Cardiologue, Homme, 29 ans

L’administration médicale

Il faut augmenter le nombre de médecins !!!!
1) Pour avoir des soins, réinstaurer une démocratie médicale dans les hôpitaux par rapport au système (administratif)
2) Faire payer les gafa comme il se doit sur les bénéfices en France et diminuer le salaire de certains présidents fonctionnaires (de région et autres) (12000€ pour certains)
3) Diminuer les avantages des présidents de la République en retraite (un cout monstrueux). Au bout de 5 ans ce sont des simples personnes !!! Même chose pour les ministres sénateurs !!!!
4) Remettre l'homme au sein des décisions politiques pour qu'ils soient pris en compte et pas qu'un système de production et de richesse.

Dr Vincent Desheemaeker, Gynécologue obstétricien, Homme, 60 ans

Les impôts

Réduire les inégalités par réforme de la fiscalité individuelle et des sociétés.

Cardiologue, Homme, 73 ans

Redonner du pouvoir aux soignants – La santé sur-administrée

Bonjour, je propose que l'on réouvre immédiatement le secteur 2 sans aucune condition pour les médecins généralistes (comme cela se faisait avant). Cela nous permettrait d'embaucher des assistants médicaux sans quémander une aide de la part de l'état (qui ne sera probablement pas pérenne), de renouveler notre équipement ou d'en acheter de nouveaux afin d'améliorer notre activité et la plus-value que nous apportons (je pense aux spiromètres, aux nouveaux otoscopes connectés, aux ECG connectés, aux tests auditifs et sonores pour le dépistage chez les enfants, etc.), et de diminuer par conséquent les recours aux spécialistes lorsque cela serait possible. Cela motiverait peut-être un peu plus aussi les remplaçants ou les nouveaux diplômés à s'installer en libéral. Ce sont les mutuelles qui seraient mises à contribution, et pas tellement la Sécurité Sociale. Mais je crois savoir qu'elles ont quelques réserves...

Je pense aussi qu'il faut lever toutes les restrictions à notre prescription qui nous ont été imposées ces dernières années : restriction de prescription d'aérosols de beta2-mimétiques d'action longue, des aérosols dans leur ensemble, de l'oxygénothérapie au domicile, restriction de prescription de médicaments (marche forcée vers le tout générique et les problèmes engendrés), restriction de prescription de certains hypnotiques, etc... Tout cela est très infantilisant et dénigre énormément notre pratique. A la place, je souhaiterais que la même diligence soit appliquée à l'abrogation du remboursement de l'homéopathie (qui n'a prouvé à ma connaissance qu'un effet placebo, ça fait cher l'effet placebo quand même), au contrôle des prescriptions et des tarifs qui concernent les cures thermales (ainsi que d'abroger complètement ou, du moins, de réduire drastiquement les indemnités journalières versées à l'assuré qui part en cure thermale).

Je serais aussi d'avis que le vaccin antigrippal soit remboursable pour tout le monde, cela améliorait certainement la couverture vaccinale.

Enfin, je propose que toutes les gardes de permanence de soins des médecins libéraux soient défiscalisées, comme cela est déjà le cas pour les médecins régulateurs ou dans les zones dites sous-dotées. Les gilets jaunes ont obtenu que les heures supplémentaires soient défiscalisées (en partie), il me paraitrait normal et juste que la même mesure soit prise pour les médecins généralistes qui assurent la permanence des soins depuis de nombreuses années, dans des conditions qui ne sont pas forcément toujours à envier...

Merci pour votre initiative

Dr Champalle, Médecin généraliste, Homme, 40 ans