L’efficacité d’un dépistage dépend principalement de la sensibilité du test. Or, on le sait depuis longtemps, la sensibilité de l’Hémoccult® II est limitée.
Il y a quelques années, les études menées dans la Manche, puis le Calvados par le Pr Guy Launoy et son équipe ERI3 INSERM « Cancers et populations » (CHU de Caen) avait fait mis en défaut ce test de référence. Des essais menés chez 40 000 personnes comparaient Hémoccult à une nouvelle méthode de détection du sang dans les selles par une technique immunologique automatisée (Magstream).
Les résultats étaient sans appel, démontrant une réelle avancée tant en sensibilité qu’en spécificité si l’on adapte le seuil de positivité du test aux nécessités du dépistage de masse. L’Académie nationale de médecine en 2007 et la HAS en 2008 jugeaient que la méthode immunologique devait être privilégiée. L’Inca et le Ministère la santé ont repris à leur compte ces recommandations et la substitution progressive du test immunologique à Hémoccult® est aujourd’hui actée sur le plan politique. L’Inca termine l’instruction des problèmes techniques puis la Cnam lancera un appel d’offres.
La décision finale quant au choix du test, au nombre de prélèvements et d’automates reviendra au ministère (Direction Générale de la Santé). « La discussion scientifique de la supériorité du test immunologique sur Hemoccult est donc close » résume le Pr Launoy. Les débats portent maintenant sur les modalités d’utilisation optimale de ces tests immunologiques. Le choix du meilleur test portera en partie sur les prestations logistiques et techniques des fabricants. Le nombre de prélèvements nécessaires est aussi en discussion. « En effet, en jouant sur le seuil de positivité, un prélèvement unique permet d’être aussi performant en termes de sensibilité/spécificité que deux, explique le Pr Launoy. Et bien entendu, un prélèvement unique au lieu de deux réduirait fortement les coûts. La lenteur de la prise de décision est problématique car on dispose déjà depuis quelques années de ces solutions clé en main ».
Pour les patients, la substitution des tests ne changera rien. « L’auto-prélèvement des selles à domicile est maintenu, ainsi que l’ensemble des modalités du dépistage systématique. Avec l’avantage attendu d’une bien meilleure adhésion des médecins, plus confiants en ce test immunologique indique le Pr Launoy. Dans nos études, la grande majorité des médecins ayant utilisé le test immunologique ne veut plus revenir à l’Hémoccult® II ».
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