Courbe de croissance chez l’enfant

L’évolution, clé de l’interprétation

Publié le 11/02/2011
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Le suivi d’un enfant ne peut s’imaginer sans l’examen de la courbe de croissance, témoin non seulement de l’état nutritionnel mais aussi de sa santé globale. Un ralentissement de la croissance en poids et en taille doit faire rechercher une dénutrition et permet aussi parfois de dépister une pathologie chronique. L’analyse fine apporte aussi des éléments de réponse aux questions des parents sur une petite taille ou un éventuel retard pubertaire, et devrait amener à repérer plus précocement une tendance au surpoids. En France, les courbes de poids et de taille de Sempé et Pédron figurant sur le carnet de santé, situent le poids et la taille en fonction de l’âge et du sexe. Parmi les enfants, 95 % se placent dans l’ensemble des quatre couloirs (de - 2 à +2 écarts types). L’examen « instantané » des courbes vérifie si l’enfant est dans son couloir de poids et de taille. Le rapport poids/taille ou l’IMC s’assure que le développement est harmonieux. La limite entre le normal et le pathologique reste cependant difficile à cerner précisément, les données anthropométriques dépendant des corpulences et des tailles familiales, de l’origine ethnique, des antécédents personnels de l’enfant.

Peser et mesurer systématiquement

« Le médecin ne doit pas seulement s’assurer que l’enfant « grossit et grandit », ni se contenter de vérifier que le poids et la taille sont « normaux » mais surtout vérifier que cette croissance se fait à vitesse normale pour le sexe et pour l’âge » insiste le Dr Virginie Colomb (hôpital Necker, Paris). Il faut pouvoir situer ces chiffres dans l’histoire de la courbe de croissance, ce qui suppose qu’on dispose des données antérieures. Toute consultation chez un enfant doit conduire systématiquement à le peser, à le mesurer, et à reporter ces chiffres sur les courbes de croissance du carnet de santé. Elles devraient comporter au minimum les données relevées tous les mois pendant les six premiers mois de vie, puis tous les 2 à 3 mois pendant le 2° semestre, puis une fois par an en l’absence de pathologie intercurrente. « Seule la reconstitution de la courbe de croissance permet de suspecter une anomalie devant un changement de couloir de croissance, un ralentissement de la prise de poids et/ou de taille voire une cassure, qui témoignent dans notre pays plus souvent d’une pathologie que d’erreurs diététiques » précise la spécialiste.

Dr Maïa Bovard-Gouffrant

Source : lequotidiendumedecin.fr