La polémique.
Les députés ont rebondi sur une vieille polémique qui date de la canicule d’août 2003. A l’époque, le rapport Lalande avait mis en cause « les départs en congés massifs des médecins généralistes qui soignent habituellement les personnes âgées, notamment dans les grandes agglomérations ». La controverse a rejailli à Noël dernier, alors qu’une fois de plus les urgences étaient débordées. Les données de la Cnam ont révélé que, pendant la période des fêtes, entre 20 000 et 40 000 généralistes étaient dans leur cabinet, suivant les jours, contre 48 000 en temps normal. La Dhos a avoué ne pas pouvoir en tirer de conclusions sur une éventuelle carence de l’offre de soins en ville pendant les vacances.
Ce que prévoit HPST.
L’amendement de Jacques Domergue a été voté avec l’aval du gouvernement sans susciter le moindre débat. Il prévoit que les médecins auront l’obligation effective d’identifier le confrère qui assurera la continuité des soins de ses patients et de les informer. Le Cdom sera le destinataire des prévisions de congés et « vérifiera la cohérence » des modalités d’organisation de la continuité des soins. « Après d’éventuels ajustements, ces informations seront transmises à l’ARS afin de veiller à ce que les modalités d’organisation soient suffisamment structurées », ajoute l’amendement. Le ministère de la Santé rappelle qu’une obligation déontologique de s’assurer de la continuité des soins existe déjà.
Ce qui risque de se passer.
Selon André Deseur, conseiller national du Cnom, deux scénarios sont possibles. « L’amendement Domergue a été vécu comme une mesure vexatoire par beaucoup de médecins, ce que nous pouvons comprendre, explique-t-il. Mais aujourd’hui, notre lecture du texte est que cet amendement vient formaliser ce qui existe déjà. Le médecin qui s’absente doit effectivement donner à ses patients toutes les informations utiles pour qu’ils sachent à qui s’adresser. En outre, un certain nombre de Cdom, comme la Seine-Saint-Denis, demandent déjà aux médecins de dire quand ils sont là ». Faut-il comprendre que les médecins devront « poser » leurs jours de congés auprès de l’ARH, comme les salariés auprès de leur DRH ? Rien aujourd’hui ne permet de l’exclure complètement. « Il serait complètement contre-productif de rigidifier le dispositif alors que l’exercice libéral attire de moins en moins de candidats », prévient le Dr Deseur.
Article précédent
Y aura-t-il bientôt une carte sanitaire opposable pour la médecine de ville ?
La télétransmission va-t-elle devenir obligatoire ?
Les généralistes devront-ils payer une taxe pour exercer librement ?
Les médecins seront-ils tous soumis au « testing » ?
Y aura-t-il bientôt une carte sanitaire opposable pour la médecine de ville ?
Les médecins libéraux devront-ils « poser » leur vacances ?
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature