?Exception faite des patients neurologiques, l’incontinence urinaire est avant tout « une problématique de confort et de qualité de vie », rappelle le Pr Gérard Amarenco (service de Neuro-Urologie, hôpital Tenon, Paris). Dans ce contexte de pathologie fonctionnelle, l’observance est dictée en grande partie par la balance entre les bénéfices et les contraintes perçus par le patient.
«?Alors que dans le diabète ou l’hypertension artérielle, le patient pourra être motivée par la gravité potentielle de sa pathologie, dans l’incontinence urinaire c’est le ressenti du patient qui prime. Et si le traitement considéré n’est pas rapidement efficace ou s’il est mal toléré, il y a de grandes chances pour qu’il soit vite arrêté », résume le Pr Amarenco.
Anticiper sur les effets secondaires
Si le constat vaut pour les traitements non pharmacologiques, « la majorité des problèmes rencontrés en termes d’adhérence et de compliance dans l’incontinence urinaire concernent les traitements médicamenteux ». Car si les anticholinergiques ont une réelle efficacité, « ils ont aussi, notamment pour les plus anciens, des effets secondaires systémiques fréquents à type de constipation, tarissement du système lacrymal, flous visuels, sécheresse cutanée, etc. ». Ces effets ne sont généralement pas graves, mais ils peuvent vite compromettre l’amélioration globale perçue par le patient et, par là même, diminuer l’observance. « D’où l’importance d’accompagner la prescription d’informations sur ces effets secondaires, dès l’instauration du traitement, et de tenter au maximum de les anticiper voire de les corriger le cas échéant, estime le Pr Amarenco. Par exemple, pour la constipation on peut prescrire un traitement à prendre au cas où ».
Questionnaire dédié
Pour aider les praticiens dans cette démarche et leur permettre d’évaluer le ressenti global du patient prenant en compte à la fois l’efficacité symptomatique du médicament (qu'il s'agisse de symptômes, de gêne ou de qualité de vie) et le poids des effets secondaires, les urologues travaillent actuellement à la mise au point d’un questionnaire dédié. Ce questionnaire – qui devrait être validé d’ici à la fin de l’année – « pourra être utilisé en pratique clinique pour le suivi des patients afin d’envisager les mesures correctrices (modification de dose, adjonction de moyens techniques ou de molécules spécifiques pour contrer les effets atropiniques) devant des effets secondaires et favoriser ainsi l’observance ».
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