Les études sur le microbiote sont en pleine expansion depuis les années 2000. Le microbiote intestinal est un organe à part entière, qui pèse 2 kg : plus que le cerveau (1,5 kg). Il est constitué de milliards de micro-organismes : bactéries (400 à 1 200 espèces, notamment des Firmicutes, Bacteroïdetes, Actinobacteries), champignons, protozoaires et de virus ; soit 3 millions de gènes environ (le métagénome, 150 fois plus important que le génome de l'hôte humain).
Le microbiote intestinal possède de nombreuses fonctions : développement de la muqueuse intestinale, maturation du système immunitaire, protection contre les pathogènes, aide à la digestion, synthèse de vitamines (K1, B12, B8), métabolisme des xénobiotiques, accumulation et stockage d'énergie… L'intestin est d'ailleurs le premier organe lymphoïde de l'organisme (60 à 70 % des cellules immunitaires). On le nomme parfois deuxième cerveau, car il contient 100 millions de neurones.
Le nouveau-né stérile à la naissance
La formation du microbiote débute très rapidement après la naissance. Le nouveau-né, stérile, se colonise avec une flore résultant du contact avec sa mère et son environnement. De nombreux facteurs influencent l'établissement du microbiote : le mode d'accouchement, d'alimentation, l'âge gestationnel, l'antibiothérapie périnatale… « L'idéal étant un enfant né par voie vaginale, à terme et allaité », a rappelé la Dr Florence Campeotto (Paris).
Les conséquences cliniques des perturbations dans l'établissement de la flore intestinale sont aujourd'hui mieux connues, avec un lien dans l'apparition de certaines maladies ultérieures, comme l'asthme ou l'allergie (théorie des 1 000 jours). D'où l'importance de pouvoir moduler la flore intestinale du nouveau-né.
Les « biotiques » comprennent les probiotiques, bactéries vivantes qui colonisent le microbiote intestinal en place, les prébiotiques qui le stimulent, les symbiotiques qui sont l'association des deux et les postbiotiques, qui modulent le système digestif et immunitaire. Chaque type de « biotique » possède une action et des propriétés spécifiques.
Les prébiotiques sont des ingrédients alimentaires, non digestibles, capables de stimuler de façon sélective la croissance et/ou l'activité de certaines bactéries.
L'effet recherché par l'adjonction de prébiotiques dans les formules infantiles est l'augmentation du nombre de bifidobactéries et de bactéries productrices d'acide lactique.
Les prébiotiques les plus souvent ajoutés sont un mélange de GOS (galacto-oligosaccharide) et de FOS/inulin (rapport 9/1), inspirés du lait maternel.
Un symbiotique dans les laits infantiles
Dernièrement, un nouveau symbiotique Synéo a été ajouté. Il s'agit d'une association exclusive et brevetée d'un probiotique (B. breve M-16V) et d'un prébiotique (lcFOS/scGOS). Ses bénéfices ont été scientifiquement démontrés, notamment sur la croissance, la réduction des symptômes allergiques (eczéma), l'augmentation des bifidobactéries intestinales chez des nourrissons nés par césarienne, et la protection contre les agents pathogènes.
Symposium organisé par Blédina/Gallia avec la Dr Florence Campeotto (Paris) et le Dr Hugues Piloquet (Nantes).
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