Une prise de poste mouvementée. C’est ce qu’a vécu le Dr Jean-Bosco Nduwarugira, directeur adjoint de l’hôpital Prince-Régent-Charles à Bujumbura, la capitale du Burundi : quand l’épidémie s’est déclenchée au mois de mars, il se trouvait en Belgique et s’apprêtait justement à prendre ses fonctions. Il donc a dû subir une quarantaine de 14 jours avant de pouvoir commencer à travailler. Et lorsqu’il a pu prendre contact avec les équipes, la situation était plus que délicate. « C’était un peu la panique, se souvient-il. Nous ne pouvions pas tester, et nous envoyions les tests vers l’Ouganda. Personne ne comprenait vraiment ce qui se passait et personne ne savait quoi faire face aux cas suspects. »
Au sein de l’hôpital, les conditions de prise en charge étaient très difficiles. Faute d’équipements de protection individuelle suffisants, les malades hospitalisés étaient isolés, de façon à éviter les contaminations. « Nous les conduisions dans leur chambre, et ensuite, nous ne pouvions pas aller les voir régulièrement », déplore Jean-Bosco Nduwarugira. Les équipements sont ensuite arrivés et une équipe de gestion du Covid-19 a pu être mise en place, mais cette situation a duré au moins deux ou trois semaines. « Au total, nous avons eu 23 malades, dont 4 sont malheureusement décédés sans avoir pu être testés », déplore le praticien. Dans ce pays où il n’y a pas eu de confinement, la situation épidémiologique semble aujourd’hui calme. Jean-Bosco Nduwarugira note qu’une campagne massive de tests menée durant trois mois à l’initiative du président de la République « n’a pas trouvé beaucoup de malades », et que « ceux qui ont été testés positifs ont été soignés et guéris ». « Nous pouvons désormais passer deux ou trois semaines, voire plus, sans un seul cas suspect, explique-t-il. Mais nous restons éveillés, nous savons que des cas peuvent survenir à tout moment. »
Article précédent
«La principale difficulté, a été lié à l’achat de masques, de blouses, de lunettes»
Le covid africain en chiffres
La drôle de guerre du Dr Karimou Sani au Niger
«La principale difficulté, a été lié à l’achat de masques, de blouses, de lunettes»
Vigilance maintenue pour le Dr Jean-Bosco Nduwarugira, au Burundi