Quand l’épidémie de coronavirus s’est déclarée, le Dr Karimou Sani suivait un master d’épidémiologie d’intervention au Burkina-Faso, et se trouvait justement en stage au ministère de la Santé de son pays, le Niger. Autant dire que ce médecin de santé publique a été immédiatement réquisitionné pour faire partie de l’équipe chargée de la riposte contre la maladie, au sein de laquelle il a été notamment été chargé du suivi des contacts et du confinement. « Au début, un hôpital de Niamey a été réquisitionné pour traiter les malades, et un hôtel a été réservé pour confiner les cas contact », se souvient-il. Mais rapidement, tout deux ont été saturés. « On a dû changer de stratégie, et laisser ceux qui étaient peu ou pas symptomatiques à la maison », explique-t-il.
Karimou Sani souligne que cette nouvelle stratégie a rendu le travail de traçage des cas contact extrêmement difficile, notamment en raison de la stigmatisation liée à la maladie. « Pour certains, avoir le coronavirus, c’est un peu comme avoir le VIH dans les années 1990 », déplore-t-il. La situation sociale est rapidement devenue difficile à contrôler, et le confinement très sévère imposé à la population n’était pas accepté. « Il y avait de la grogne, des émeutes dans les quartiers… détaille Karimou Sani. Il faut dire qu’ici, la majorité des gens n’ont pas de travail fixe, et doivent sortir pour trouver à manger. » Si bien qu’aujourd’hui, la plupart des restrictions ont été levées, et le pays a fort heureusement échappé à la catastrophe. On déplorait fin octobre seulement 69 morts dans ce pays de 22 millions d’habitants.
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