Arthrose digitale : les options thérapeutiques passées au crible

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Publié le 30/05/2025
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Dans un travail conjoint, SFR, Sofmer et Aflar clarifient la place des approches non pharmacologiques et des traitements médicamenteux

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Des recommandations dédiées à l’arthrose digitale ont été élaborées par la SFR en partenariat avec la Sofmer et l’Aflar (1). Les experts rappellent en préambule que l’objectif des traitements est d’améliorer les symptômes, la fonction, la qualité de vie et le handicap. Compte tenu de l’hétérogénéité de la maladie, la prise en charge doit être individualisée en tenant compte de la localisation de l’arthrose, sa sévérité, les comorbidités et les attentes du patient.

Quatre recommandations concernent les mesures non pharmacologiques. Les exercices de mobilisation articulaire, de renforcement musculaire, de préhension et proprioception doivent être proposés à tous les patients, ainsi que des conseils ergonomiques et des aides techniques.

Des orthèses de repos doivent être proposées dans la rhizarthrose et éventuellement dans l’arthrose des doigts.

Parmi les approches complémentaires, l’application locale de chaleur pourrait être envisagée pour un effet antalgique à court terme. Les ondes électromagnétiques, le laser, l’acupuncture ou les bandes adhésives de contention ne sont pas recommandées.

Une place pour la chondroïtine sulfate

Sur le plan pharmacologique, les AINS topiques ou oraux (dose la plus faible possible et durée la plus courte) peuvent être proposés .

Les corticoïdes oraux à faible dose peuvent être envisagés dans les poussées inflammatoires polyarticulaires pour une durée limitée.

Le paracétamol peut être utilisé, alors que les opioïdes faibles ne sont pas recommandés.

Nouveauté, la chondroïtine sulfate 800 mg/jour peut être envisagée à visée symptomatique, sans attendre un effet structural.

Les infiltrations intra-articulaires ne devraient pas être proposées, en dehors des infiltrations de corticoïdes interphalangiennes en poussée inflammatoire.

Enfin, les données actuelles ne permettent pas de proposer un traitement par colchicine, chloroquine, hydroxychloroquine, méthotrexate ou anti-cytokiniques.

(1) Courties A. et al., Recommandations françaises sur la prise en charge non pharmacologique et pharmacologique de l’arthrose de la main


Source : Le Quotidien du Médecin