La santé mentale ne faisait pas partie du programme du candidat Macron - seule la longueur des délais pour consulter un pédopsychiatre était citée à titre d'exemple des inégalités d'accès aux soins. Pourtant le sujet s'est imposé très rapidement avec la publication d'une feuille de route en juin 2018 puis avec la crise sanitaire liée au Covid-19.
La pandémie a poussé le gouvernement à introduire des financements dans le cadre du Ségur dédiés à la santé mentale pour davantage de psychologues dans les centres médico-psychologiques et centres de santé et développer les plateformes VigilanS de recontact des suicidants, etc. Une campagne d'information inédite est lancée en avril 2021 sur le thème « en parler, c'est déjà se soigner ».
Des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie sont organisées en septembre 2021. Et lors de la clôture, le président Emmanuel Macron a pris la parole en personne pour annoncer la création du dispositif « MonPsy » (huit consultations de psychologues remboursées sur prescription médicale pour tous), le financement de 800 postes pour les centres médico-psychologiques ainsi que la mise en place d'un dispositif de lits à la demande (toujours en cours d'élaboration), façon de reconnaître les failles de la politique de fermeture. Par ailleurs, la maquette d'internat de psychiatrie passera de quatre à cinq ans à partir de la rentrée 2022, en accordant plus de place à la pédopsychiatrie et en proposant trois nouvelles options : psychiatrie de la personne âgée, psychiatrie légale et psychiatrie périnatale.
Malgré cela, le monde de la santé mentale reste sur sa faim. Les psychologues sont descendus dans la rue pour protester contre les tarifs du forfait psy, tandis que les psychiatres regrettent l'absence d'une grande loi de santé mentale et déplorent la perte d'attractivité de leur profession. Ils dénoncent en outre l'absence de moyens sur le terrain pour appliquer le nouvel encadrement de la contention et de l'isolement (qui précise des durées limites et instaure l'obligation de saisir le juge des libertés et de la détention). A été aussi contestée la réforme de l'irresponsabilité pénale, qui nécessiterait une meilleure reconnaissance de l'expertise psychiatrique, à peine revalorisée au cours du quinquennat. Les associations de patients et leurs familles, demandent, quant à elles, que la santé mentale et la psychiatrie soient déclarées grande cause nationale.
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