« Je m’engage à ce qu’il n’y ait aucun déremboursement de soins utiles durant mon quinquennat », avait promis Emmanuel Macron dans le Nièvre le 6 janvier 2017. Pas question de confier le « petit risque » aux complémentaires : le futur président n’avait « trouvé personne pour (lui) m’expliquer ce qu’était un grand rhume et un petit rhume ». Cinq ans plus tard, faute de preuve d’efficacité scientifique avérée, l’homéopathie (2021) et les molécules anti-Alzheimer (août 2018) ont été déremboursées, incarnant la stratégie de « soin utile », sur la base des recommandations des autorités scientifiques.
Pour lutter contre l’antibiorésistance et le gaspillage, Emmanuel Macron s’était également engagé à « généraliser » la vente de médicaments à l’unité. Mais il aura fallu attendre la toute fin du mandat pour voir resurgir le projet de délivrance gélule par gélule. Enterrée depuis une expérimentation lancée par Marisol Touraine en 2014, la dispensation à l’unité a fait son retour début 2020, à la faveur de la loi antigaspillage, puis, deux ans plus tard, dans un décret qui l'encadre en officine. Une demi-mesure car seuls les antibiotiques systémiques seront concernés, sur la base du volontariat du pharmacien. Ni les entreprises du médicament, ni les syndicats d’officinaux n'approuvent cette réforme qu’ils jugent chronophage et inefficace.
Enfin, Emmanuel Macron promettait aux Français de « diffuser plus rapidement l’innovation » thérapeutique, en assurant « des autorisations plus rapides de mise sur le marché ». Un engagement tenu de justesse et accéléré par la pandémie. La loi de financement de la Sécu (LFSS) pour 2022 a introduit l’expérimentation d’un dispositif d'« accès direct » rapide aux médicaments, dès avis de la HAS. Objectif : rendre accessible de nouvelles molécules aux patients, avant les négociations de prix qui peuvent prendre des mois. L’accès direct pourrait faire gagner entre 200 et 250 jours, mais impossible pour l’heure d’évaluer les bénéfices de cette expérimentation.
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