Pour le médecin en charge de l’enfant puis de l’adolescent, la prévention de l’obésité passe par le repérage des sujets à risque.
« La surveillance régulière du poids et de la taille de l’enfant avec calcul de l’IMC et report sur les courbes de corpulence est primordiale pour dépister précocement un dérapage vers la zone de surpoids. On y sera particulièrement attentif en cas d’antécédents familiaux d’obésité ou de rebond d’adiposité précoce dans la petite enfance », indique le Dr Hervé Lefèvre. Il est plus facile de prévenir une obésité chez des adolescents à risque que de la soigner a fortiori si elle est ancienne et/ou sévère.
Les origines de l’obésité sont multifactorielles. Comment arriver à trouver le juste équilibre entre apports et dépenses énergétiques tout au long de la croissance ? Le corps de l’adolescent est en mutation. Il est extrêmement malléable. « Le surpoids voire l’obésité peuvent s’accentuer ou s’estomper selon le stade de maturation pubertaire et le nombre de cm qu’il lui reste ou non à prendre pour atteindre sa taille finale », indique le Dr Lefèvre.
Besoins augmentés
Les besoins énergétiques augmentent à l’adolescence, mais avec une dynamique variable d’un individu à l’autre. En moyenne, des apports de 1 800 à 2 500 Kcal par jour sont nécessaires respectivement pour les filles et les garçons. Cependant en cas d’activité physique soutenue, ils peuvent atteindre près de 4 000 calories par jour.
« Privilégier une alimentation équilibrée et variée, des repas assis, à heure fixe, si possible en famille ou en société, éviter les grignotages d’aliments gras salés sucrés, boire de l’eau à table et non des sodas, etc. les conseils hygiéno-diététiques sont le B-A-BA de la prévention », indique le Dr Lefèvre qui invite cependant à s’abstenir d’être trop normatif (imposer un petit-déjeuner ou un goûter…) ou à résumer l’alimentation à une prise de nutriments (les publicités sur l’importance de manger 5 fruits et légumes par jour s’avèrent souvent contre-productives chez des adolescents). « Mettre les apports en perspective avec les besoins et favoriser l’activité physique est tout aussi important que les conseils diététiques. Quel est le niveau d’activité physique de l’adolescent ? Pour aller au collège ou au lycée, marche-t-il, fait-il du vélo ou se fait-il conduire en voiture ? Monte-t-il les escaliers à pied ou prend-il ascenseurs ou escalateurs, fait-il du sport ? À l’adolescence, bouger au moins une heure par jour, c’est fondamental », rappelle le Dr Lefèvre.
Sensible à l’environnement
L’adolescent est psychologiquement sensible à son environnement culturel et social surtout s’il est en surpoids. Devant une obésité débutante, le Dr Hervé Lefèvre recommande d’essayer de comprendre le contexte de ce changement de corpulence. Y a-t-il eu modification du comportement alimentaire avec hyperphagie réactionnelle (grignotage, fringales à répétition, voire crises de binge eating) et/ou modification de l’activité (comportement plus sédentaire devant l’ordinateur ou la télévision) ? Quel est le sens de cette hyperphagie ? Est-elle sociale, culturelle ou bien un refuge, un signe de dépression ? « La manière dont l’adolescent s’alimente est source d’information sur ses besoins, ses envies, la façon dont il prend soin de lui seul ou en groupe », conclut le spécialiste.
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