Pour un dépistage plus actif

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Publié le 22/09/2023
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Rechercher de façon plus systématique les signes d’une atteinte cardiovasculaire dans une population à risque (patients avec diabète de type 2 ou bronchopneumopathie chronique obstructive) permet de dépister deux fois plus de maladies cardiovasculaires qu’une approche standard.

Selon l’étude néerlandaise Red-CVD, une stratégie de dépistage cardiovasculaire en trois temps s’avère payante : un autoquestionnaire sur les antécédents et les symptômes est rempli par le patient à son domicile et remis lors de la consultation suivante, puis un examen plus approfondi est réalisé par une infirmière (clinique, ECG 12 dérivations et dosages du NT-proBNP) et, enfin, le médecin généraliste interprète ces différentes données, qui peuvent le conduire à adresser le patient à un cardiologue ou à faire réaliser directement une échographie cardiaque.

Cet essai avait inclus 1 216 patients, d’un âge moyen de 68 ans (40 % de femmes) dont 87 % avaient un diabète de type 2 (DT2) et 20 % une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) – peu d’entre eux présentaient les deux pathologies. Comparativement à la prise en charge habituelle, cette approche proactive a permis, au terme d’une année de suivi, de doubler le nombre de diagnostics de pathologies cardiovasculaires : 8 % vs 3,2 % dans le groupe contrôle. Ce sont surtout des cas d’insuffisance cardiaque qui ont été plus reconnus (4,5 vs 1,5 %), suivis de la maladie coronaire (2,6 vs 1,4 %) et de la fibrillation atriale (2,1 vs 1 %).

Ainsi, grâce à une stratégie relativement simple à mettre en place, des dizaines de milliers de patients pourraient être dépistés à un stade plus précoce de la maladie. Rien qu’aux Pays-Bas, la mise en pratique de cette approche auprès des 780 000 personnes avec un DT2 et des 140 000 souffrant d’une BPCO se traduirait par le diagnostic de 27 000 cas d’insuffisance cardiaque, 11 000 cas de maladie coronaire et 10 000 de FA.

Communication du Dr Amy Groenewegen, Pays-Bas

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin