Un médecin mosellan accusé d'avoir alimenté un trafic de Subutex a été condamné jeudi en appel à deux ans de prison avec sursis, deux années d'interdiction d'exercer son métier et 50 000 euros d'amende, a-t-on appris auprès de l'avocat de l'Ordre des médecins.
Le Dr Jacques Furlan avait été mis en examen en octobre 2013. L'enquête avait établi qu'il avait prescrit de fin mars 2011 à avril 2013 près de 25 000 ordonnances de Subutex à 285 patients.
La cour d'appel de Metz a suivi les réquisitions du procureur, et confirmé la peine infligée en première instance, en janvier à Sarreguemines. Le médecin y avait expliqué qu'il ne pouvait pas « mener [lui]-même une enquête » sur chaque patient, et assuré n'avoir « jamais eu [...] une intention de frauder la Sécurité sociale ».
Bouc émissaire ?
« On veut que je serve d'exemple et que les autres médecins aient peur et ne prescrivent plus de Subutex », avait-il alors déclaré. « La cour l'a rappelé dans sa motivation : lorsqu'un docteur réalise 11 456 consultations contre 4 546 en moyenne pour les généralistes lorrains, alors qu'il n’exerçait qu'à mi-temps, il y a un problème », a souligné Me Stanislas Louvel, qui défendait l'Ordre des médecins.
« Ce médecin a eu un comportement mercantile et a totalement oublié que les prescriptions étaient faites dans un but thérapeutique et non pas pour gagner de l'argent », a-t-il ajouté.
Le Subutex est dans la ligne de mire de l'Académie de médecine, qui a demandé en juillet aux pouvoirs publics de prendre des mesures pour renforcer la lutte contre ce médicament « recherché avec avidité par les héroïnomanes ».
Facilement accessible sur simple prescription, il donne lieu à un trafic qui coûte, selon elle, près de 250 millions d'euros par an aux organismes payeurs comme la Sécurité sociale.
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