Le gouvernement annonce 1,7 milliard d’économies pour contenir les dépenses de santé en 2025

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Publié le 25/06/2025
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Les ministres Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités, Familles) et Amélie de Montchalin (Comptes publics) ont annoncé mercredi 25 juin un plan de redressement de 1,7 milliard d’euros des dépenses de santé (Ondam) 2025. Les revalorisations tarifaires des médecins sont visées, ainsi que le médicament et la lutte contre la fraude.

Crédit photo : Capture d’écran Assemblée nationale

Tandis que, la veille, l’Assurance-maladie a présenté sa stratégie de maîtrise des dépenses de santé pour 2026, les ministres Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités, Familles) et Amélie de Montchalin (Comptes publics) ont été auditionnées par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale ce 25 juin. L’objet ? La dérive des dépenses de santé en 2025 et le « risque sérieux » de dépassement de l’Ondam 2025, pointé par le comité d’alerte la semaine dernière.

Catherine Vautrin était donc devant les députés pour annoncer des mesures pour « freiner » cette tendance. Mais, a-t-elle appuyé, « il ne s’agit pas d’un dérapage incontrôlé, mais de dynamiques spécifiques qui sont parfaitement identifiées ».

Le gouvernement a ainsi annoncé « prend[re] ses responsabilités » avec un plan de 1,7 milliard d’économies pour l’année en cours.

Le report des revalorisations conventionnelles d’une partie des médecins spécialistes et des kinés de juillet à janvier de l’année prochaine rapportera 150 millions d’euros (75 millions pour les médecins et autant pour les kinés). « Nous avons conscience des efforts demandés à certains, mais il se joue là la pérennité de notre modèle social », a commenté Catherine Vautrin, tandis que les députés soulignaient que ces professionnels de santé (psychiatres, pédiatres), qui ne sont pas dans le haut du panier des revenus médicaux, ne sont en plus pas responsables du dérapage de l’Ondam.

Autre report qui risque de faire jaser : l’alignement des montants des gardes des médecins libéraux qui exercent dans les cliniques sur celles des médecins hospitaliers, prévu au 1er juillet et finalement repoussé au 1er novembre. Il s’agit là d’une promesse de l’ancien ministre de la Santé Frédéric Valletoux faite au secteur privé en mai 2024 pour déminer la menace de grève commune des cliniques et des libéraux engagés dans la PDS-ES. C’est la deuxième fois que cette mesure très importante pour la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) et les syndicats de médecins libéraux est reportée : elle devait normalement s’appliquer au 1er janvier 2025.

Pas d’accord avec le Leem sur le médicament

Sur le médicament, l’objectif est de l’ordre de 500 millions d’euros d’économies. L’exécutif a annoncé qu’il n’y aura pas d’accord avec le Leem. « Nous n’avons pas d’autre choix », a déclaré la ministre de la Santé. Quelque 50 millions additionnels viendront s'ajouter avec la baisse du prix du générique.

Le gouvernement va également piocher dans la traditionnelle réserve prudentielle des hôpitaux, cliniques et Ehpad pour compenser l’explosion de dépenses de santé cette année, mais aussi dans les fonds FIR attribués tous les ans aux ARS, notamment pour épauler les établissements en difficulté financière. Le prélèvement est de l’ordre de 700 millions d’euros.

À plus petite échelle, la ministre a également expliqué que 100 millions d’euros seront récupérés sur la « maîtrise médicalisée » des prescriptions sur les arrêts de travail et la lutte contre la fraude. Côté dispositifs médicaux, ce sont 25 millions qui seront visés en termes d’économie. Enfin, la dotation au fonds pour la modernisation et l'investissement en santé (Fmis) sera réduite de 60 millions d’euros pour l’année 2025.

Première étape (mais pas la dernière)

Ces leviers « à court terme » auront des « effets très rapides », a indiqué la ministre des Comptes publics, qui a ajouté qu’il « faudra réfléchir à des effets pour 2026 ». Car, selon Amélie de Montchalin, « tenir l’Ondam est une première marche ». Et non la dernière.


Source : lequotidiendumedecin.fr